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[Tribune] Affecter du gaz vert à la construction neuve : utopie ou réalité ?

Par Bernard Aulagne. Publié le 15 février 2021.
[Tribune] Affecter du gaz vert à la construction neuve : utopie ou réalité ?
Bernard Aulagne, président de Coénove. Crédits : DR
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Le président de Coénove, Bernard Aulagne, évoque l’utilité et les bienfaits du gaz vert pour répondre aux efforts d’efficacité énergétique, de rénovation et plus largement la recherche de l’atteinte de la neutralité carbone.

Alors que la RE2020, dont les derniers "ajustements" se font toujours attendre, occulte la prise en compte du gaz renouvelable, une question revient régulièrement : pourquoi exclure le gaz vert de la construction neuve et le réserver à la décarbonation du parc existant ?
Rappelons que la volonté de proposer du gaz vert aux futurs acquéreurs de logements permet avant tout de leur apporter une offre élargie de chauffage décarboné tout en limitant le recours à l’électricité en période de pointe.

Chauffage au gaz, de quoi parle-t-on ?

À date, 11,5 millions de logements sont chauffés au gaz, faisant de cette énergie la première source de chauffage des Français. En termes de consommation annuelle, cela représente environ 150 TWh pour le parc résidentiel, soit le tiers de la consommation de gaz annuelle s’établissant autour de 460 TWh.

Face à ces chiffres impressionnants, l’idée de fournir du gaz vert à des logements nouvellement construits pourrait apparaitre trop ambitieuse. Il n’en est rien, car les efforts d’efficacité énergétique, de rénovation et plus largement la recherche de l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, vont faire baisser drastiquement les consommations du parc existant et libérer ainsi de la capacité.

L’efficacité énergétique et la rénovation en 1ère ligne

À l’horizon 2050, la consommation moyenne cible du parc de logements devra être réduite au niveau BBC rénovation, soit une consommation unitaire pour le chauffage gaz de 50 kWh/m² par an (voire 20 selon le type de système utilisé : équipement gaz renouvelable – solaire, PAC élec-chaudière gaz renouvelable et/ou équipement de chauffage/eau chaude 100% gaz renouvelable). Ainsi, alors qu’elle est aujourd’hui de 13 MWh/an, la consommation unitaire moyenne du parc chauffé au gaz, renouvelable bien évidemment, sera en 2050 de 3 MWh/an.

À ce niveau de consommation, chauffer au gaz un parc de 11,5 M logements en 2050 ressort à 34,5 TWh, ce qui est tout à fait compatible avec le niveau bas de la demande de gaz établie dans la SNBC, soit 35 TWh. Nous sommes bien loin des 150 TWh consommés aujourd’hui et l’ensemble des démarches engagées par la filière, telles son adhésion à la Charte Engagés pour Faire dès 2019 ou encore le développement de l’outil Mon Etiquette Chaudière, montre la volonté concrète de contribuer à la réduction effective des consommations.

Gisement et consommations en totale adéquation

Cette consommation réduite, ou plutôt optimisée, permet sans difficulté de trouver une place pour le gaz vert dans la construction neuve. En effet, en se basant sur les exigences de la RE2020 et en considérant que les réglementations à venir ne feront qu’augmenter les exigences, on peut considérer, pour les logements neufs sur la période 2020-2050, une consommation unitaire en moyenne, de 1,5 MWh/an.

Même en maintenant un rythme de logements neufs chauffés au gaz renouvelable de 100 000 / an, soit 3M sur la période, la consommation de ces 3 millions de logements « neufs » correspondrait 3 à 5 TWh/an de gaz vert. Ces quelques TWh représentent donc un volume négligeable de l’ordre de 1 à 2% par rapport à la consommation cible SNBC en 2050, par ailleurs marginal par rapport aux potentiels de gaz verts à cet horizon.
Le développement des gaz : un essor incontestable

Mais quel est concrètement l’ordre de grandeur de ce potentiel en 2050 ?

L’étude référence de l’Ademe « un mix de gaz 100% renouvelable en 2050 ? » fait part d’un gisement théorique de 460 TWh dont 30% seraient issus de la filière de la méthanisation des déchets organiques, déjà bien établie sur le territoire.

140 TWh pourrait ainsi être produits par la filière de la méthanisation, répondant à elle seule plus que largement aux besoins du parc rénové et neuf à cet horizon et même plus largement à l’ensemble des consommations de gaz renouvelables envisagées par la SNBC dans son scénario bas à 121 TWh PCI.

Au-delà du potentiel identifié par l’Ademe, intéressons-nous à ce qui se passe depuis le lancement de la filière d’injection de biométhane en 2011. Pour l’année 2020 ce ne sont pas moins de 91 nouveaux sites qui injectent, portant le nombre total de site en fonctionnement à 214 pour une capacité de production de 4 TWh/an environ (+75% vs 2019). Concernant les contrats signés, au 1er février 2021 selon les chiffres du Ministère, 13 TWh/an supplémentaires sont actés et viennent confirmer le dynamisme de cette filière.

N’en déplaise à ceux qui voudraient minimiser la production de gaz vert sur notre territoire, la dynamique est bel et bien en marche et nous ne parlons là pour l’instant que de la méthanisation à laquelle il convient de rajouter les autres modes de production de gaz renouvelables en cours de développement, que sont la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale ou encore à un pas de temps un peu plus éloigné, l’hydrogène via le power-to-gas.

En conclusion... 

Au regard du développement actuel des gaz renouvelables, du potentiel disponible sur notre territoire, des baisses importantes de consommation dans le parc existant et de la consommation optimisée des logements neufs du fait de réglementations de plus en plus ambitieuses, le gaz vert a bien sa place dans les logements neufs. Affirmer autre chose, c’est méconnaître les chiffres, ou simplement chercher de fausses excuses pour sortir le gaz du bâtiment neuf…
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