Publiée le 5 décembre dernier dans la revue Global Change Biology, un rapport scientifique montre une diminution de 80% de l’abondance des poissons en baie de Somme en 30 ans. « Leur densité est ainsi passée de 200 000 individus/m2 à 40 000 individus/m2 », est-il précisé. Ces conclusions ont été obtenues grâce à un suivi réalisé par l’Ifremer pendant 26 ans (entre 1987 et 2012) dans le cadre de la campagne Noursom : « Des engins de pêche standardisés sont utilisés chaque année à la même période, sur 50 points de la baie jusqu’à une profondeur de 20 mètres », détaille l’Ifremer. Les individus de poissons sont mesurés, comptés et analysés.
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La diminution constatée touche particulièrement les espèces à croissance rapide, telles que la limande, la plie, le spart ou le hareng : « Leur stratégie démographique les rend sensibles aux variations de l’environnement », peut-on lire dans le rapport. Au cours de la période étudiée, l’eau de la Manche Est-Mer du Nord a augmenté de 0,3 à 0,4°C par décennie, « avec une accélération entre 1998 et 2003 (plus de 1°C entre ces 5 années), soit une hausse 4 fois supérieure au réchauffement moyen de l’ensemble des océans », détaille l’Ifremer. L’institut rappelle que d’ici 2100, la hausse des températures dans ces eaux pourrait atteindre 2,5 à 3°C.
Néanmoins, l’Ifremer souligne que « les espèces les plus touchées sont aussi celles qui ont la plus forte capacité d’adaptation et de restauration du fait de leur croissance rapide et de leur reproduction précoce ».