Ennesys veut produire de l'énergie à partir de nutriments issus des eaux usées des bâtiments (voir EMC n° 98). Son procédé utilise des micro-algues - exposées au soleil - et du CO2 typiquement prélevé dans les chaufferies municipales. « Le phytoplancton capte le carbone et les nutriments. En 3 h 30, il croît et commence à se multiplier », décrit Pierre Tauzinat, président d'Ennesys. La récolte a lieu au bout de 24 à 48 heures. L'idée : valoriser l'enveloppe végétale des microalgues dans une chaudière ou un méthaniseur, l'huile dans un générateur diesel, et l'hydrogène émis lors du procédé dans une pile à combustible. Le système repose sur trois briques technologiques. La première consiste à morceler nutriments et bulles de CO2 jusqu'à des tailles nanométriques. La deuxième, à extraire l'hydrogène gazeux. « Lors de la photosynthèse, les molécules d'eau sont cassées. Nous savons former du dihydrogène en empêchant les ions hydrogène et oxygène de se recombiner », esquisse Jean-Louis Kindler, directeur général d'Ennesys. Par gravité, la troisième invention sépare l'huile - sous forme de gouttes dans le phytoplancton - de son enveloppe végétale. Ennesys travaille avec quarante variétés d'algues. Le choix se fait selon la température ambiante et la composition des eaux usées. Le procédé serait plus efficace au printemps et à l'automne (ni trop, ni trop peu de lumière). Mais l'objectif est de stocker l'huile pour lisser sur l'année la production d'énergie. Premières constructions prévues pour 2013.