Une plateforme expérimentale de traitement des sédiments de dragage vient de voir le jour en Belgique. Chaque année, environ 300 000 m3 de sédiments sont extraits des canaux wallons. Contaminés par des métaux lourds et des polluants organiques, ils sont envoyés en centre d'enfouissement. Or, la fraction fine, qui constitue entre 60 et 90 % des sédiments, concentre la pollution. En l'isolant, il serait possible de réduire la facture de l'enfouissement, voire de réutiliser les matériaux non contaminés. C'est l'objectif du projet Solindus, mené par le Centre wallon Terre et Pierre (CTP). La plateforme technique est en cours de réception à Châtelet, près de Charleroi en Belgique, sur un site mis à disposition par l'administration wallonne. « C'est un procédé très détaillé, d'une vingtaine d'étapes, qui nous permet de nous adapter à tous les types de sédiments », explique Hervé Brequel, responsable du projet Solin-dus. Trommel, cribles, hydrocyclones, classificateur à vis, spirales, unités de flottation et filtre-presse permettent de séparer les sédiments en fonction de leur granulométrie ou du type de pollution, avec un débit de 1 à 2 m3/h. La fraction inférieure à 15 microns pourrait notamment être valorisée comme une alternative à l'argile naturelle. Les polluants métalliques sont stabilisés à la cuisson, les polluants organiques sont brûlés.