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Anne-Manuèle Hébert, directrice de Pollutec : « On ne peut pas résoudre un problème en silo »

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PUBLIÉ LE 28 SEPTEMBRE 2023
PROPOS RECUEILLIS PAR BENOÎT CRÉPIN
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Anne-Manuèle Hébert, directrice de Pollutec : « On ne peut pas résoudre un problème en silo »
Anne-Manuèle Hébert / Crédits : @Alice Prenat
Nouvelle directrice de Pollutec, Anne-Manuèle Hébert nous décrit les grands axes qui marqueront cette 45e édition, placée sous le signe du « décloisonnement ». Elle nous dévoile l’impulsion qu’elle souhaite apporter à cet évènement devenu incontournable.

Pollutec fêtera cette année ses 45 ans. Quelles ont été les grandes évolutions du salon depuis sa première édition ?


Il y a quarante-cinq ans, quand Pollutec a été créé, on pouvait vraiment parler de salon précurseur. À l’époque, en effet, on ne parlait pas de changement climatique, de biodiversité, ou encore de gestion des ressources de façon aussi prégnante qu’aujourd’hui. Pollutec s’est donc révélé un pionnier, avec une volonté de proposer des solutions, au départ, plutôt axée autour de la notion de dépollution.

Au fil des ans, le salon s’est étoffé, pour devenir l’évènement que l’on connaît aujourd’hui, couvrant l’ensemble des problématiques liées à l’environnement et au climat, avec une approche désormais très « systémique ». Cette évolution s’est déroulée de concert avec celle de notre société et de notre planète.

Pollutec est par ailleurs devenu un évènement incontournable…

Pollutec est en effet aujourd’hui le salon leader en France et en Europe des questions environnementales et climatiques. Il s’est nourri du dynamisme des entreprises qui constituent son écosystème. Pollutec propose aussi aux professionnels une série de contenus permettant le débat, l’échange, et la découverte de l’innovation, qui est un aspect très important. Ce côté « multifacettes » de l’évènement le rend véritablement unique. Une autre de ses spécificités est ce côté systémique que j’évoquais, cette approche « holistique » incarnée notamment par les quatorze secteurs représentés sur le salon. Pollutec a cette particularité d’être tout autant généraliste que spécialiste, ce qui explique en grande partie son succès.

Ce 45e anniversaire coïncide avec votre arrivée à la tête du salon… Quelle patte comptez-vous y imprimer ?

Ce que j’ai vraiment tenu à travailler avec mon équipe et nos partenaires c’est la notion de décloisonnement et d’approche systémique : on ne peut pas résoudre un problème en silo. Il est indispensable d’adopter une approche plus globale ; chacun faisant sa part, de manière complémentaire, mutualisée. Nous avons donc cette volonté forte - pour cette prochaine édition mais aussi les suivantes - que cette notion de décloisonnement s’inscrive véritablement dans l’ADN de Pollutec. L’enjeu est que nos industries, nos collectivités et nos territoires soient capables de réfléchir et de travailler ensemble à des solutions plus systémiques. C’est notre leitmotiv sur cette édition. Présenter tous les secteurs dans une convergence de temps et de lieu fait partie de l’ADN du salon, et constitue déjà une forme de décloisonnement. Nous allons, en plus, proposer huit parcours de visite thématiques. L’idée, derrière cela, est vraiment d’aborder la visite du salon autour d’un enjeu ou d’une problématique spécifique ; et de rencontrer pour cela des acteurs de tous horizons.

Nous avons également développé - et c’est aussi l’une des nouveautés pour 2023 - un programme d’ateliers et un parcours spécifiquement destinés aux collectivités, qui représentent en effet environ 20 % du visitorat de Pollutec. L’objectif est de les aider à trouver les solutions adaptées à leurs problématiques : baisse des consommations énergétiques, adaptation de la ville au changement climatique… Avec, encore une fois, une approche « multi-réponses ». Mais outre le décloisonnement, nous avons aussi souhaité mettre l’accent sur d’autres aspects…

Quels seront-ils ?

Je le disais, l’innovation est quelque chose d’important. Elle est le reflet de la dynamique de tout un secteur et elle est une source d’attractivité en matière d’emploi. Il nous semblait donc également crucial de montrer que le secteur innove, et ce de plein de façons différentes. Nous allons ainsi ouvrir sur Pollutec 2023 un nouvel espace dédié à l’innovation. L’objectif est de mettre cette notion encore plus en lumière qu’elle ne l’était auparavant ; de la célébrer au cœur même du salon. Seront notamment présentés dans cet Espace Innovation les sélectionnés aux Pollutec Innovation Awards.

Le sujet « agriculture et climat » sera aussi développé, notamment sous l’angle de la souveraineté, tout comme celui de l’eau : Pollutec se déroulera au lendemain d’une saison estivale marquée par la chaleur et la sécheresse… Nous renouvellerons donc l’initiative de mon prédécesseur de proposer une zone de contenu dédiée au secteur de l’eau - le Water Hub - avec, pour cette édition 2023, un focus sur la gestion de l’eau et la sobriété. Nous allons - avec nos partenaires et notamment l’OiEau - proposer la construction, en temps réel, d’un réseau d’eau potable. Des experts expliqueront chacune des étapes de la construction de ce réseau, en mettant l’accent, notamment, sur toutes les solutions smart water qui émergent grâce à la digitalisation du secteur.

Le développement d’une « industrie verte » est au cœur des préoccupations actuelles, notamment sur le plan politique. Quelle place l’industrie et sa décarbonation occuperont-elles sur le salon ?

Ce sujet est effectivement au cœur des enjeux actuels, tant politiques qu’industriels, en France et en Europe. La décarbonation de l’industrie dans un contexte de réindustrialisation sera ainsi notamment l’objet de la première grande conférence de notre Tribune. Des prises de parole qui seront d’ailleurs articulées autour de quatre grands piliers : la ressource, l’engagement, l’adaptation et l’emploi, qui - toujours dans un esprit de décloisonnement - vont eux-aussi s’entremêler.
Pollutec accueillera par ailleurs, comme à son habitude, deux grandes typologies d’industriels : des offreurs de solutions de décarbonation, et d’autres, qui sont quant à eux à la recherche de ces solutions. Nous aurons donc un très grand nombre d’entreprises situées au cœur de ces enjeux de réindustrialisation et de décarbonation, toujours avec cette notion de décloisonnement, que l’on retrouvera véritablement sur tous les sujets.

Enfin, l’espace mer & littoral, « Bluetec Sea & Coastline » fera lui aussi la part belle - outre trois autres grandes thématiques qui sont la biodiversité, la gestion des littoraux et les ENR - aux questions de décarbonation. Aujourd’hui les industriels n’ont plus le choix : il faut qu’ils trouvent des solutions de décarbonation. Faire converger offreurs et demandeurs de solutions : c’est là, notamment, que Pollutec prend tout son sens.
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