Réglementairement, avant de livrer une conduite d'eau potable, le poseur doit la désinfecter. Pour cela, il remplit la canalisation d'eau chlorée pendant vingt-quatre heures, puis la rince à l'eau potable. Cette étape l'oblige à manipuler du chlore et s'avère, en plus, extrêmement consommatrice d'eau : il faut huit fois le volume de la conduite en eau de rinçage (8 x 24 m3 pour 100 m). En outre, l'eau chlorée est rejetée dans le milieu naturel, provoquant localement un choc chimique. Pire, une fois sur dix, il faut répéter l'opération. Après avoir envisagé la déchloration des effluents de rinçage, Coca Sud-Est, une filiale de Vinci, s'est orientée vers une solution radicalement nouvelle à base d'ultraviolets, divisant par cinq la consommation d'eau (on conserve un rinçage à l'eau avant et après traitement aux UV) et sans chlore. Avec le soutien du bureau d'études Poyry, Coca a ainsi développé Ultravert, un procédé dont le principe est de tirer une lampe germicide dans la canalisation. Le matériel est composé d'un cône à l'avant, qui sert de guide et centre la force de traction sur l'axe de la lampe, même dans les coudes. Ce cône souple contient aussi la batterie et le ballast reliés à la lampe UV. Cette dernière est placée entre deux rondelles souples du même diamètre que la canalisation. Rondelles qui, en plus de protéger la lampe des chocs, raclent les bords de la conduite. On élimine ainsi par frottements poussières et cailloux qui pourraient servir de refuge aux bactéries, ce qui améliore l'efficacité du traitement en un seul passage (99,9 % d'abattement). Coca a prévu deux tailles de rondelles pour répondre à la majorité des chantiers (100 et 200 mm de diamètre) et obtenir à la fois un gain environnemental et économique, le tout plus rapidement.