La période estivale a été marquée par une série d'incidents survenus dans plusieurs sites nucléaires français. Le principal a concerné le rejet de 74 kg d'uranium dans l'environnement, à la suite du débordement d'une cuve à l'usine Socatri de Bollène (Vaucluse). Suite à cet incident, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, a demandé au Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCSTIN), créé au mois de juin, de se pencher sur le cas de cette pollution, mais aussi d'étudier la situation radioécologique de l'ensemble des sites nucléaires français. Exigeant une transparence exemplaire, il a demandé que les nappes phréatiques situées à proximité des centrales nucléaires soient vérifiées. Il a souligné que le nombre d'incidents de niveau 1 (sur une échelle qui va de 0 à 7) - tel celui du Tricastin - était de 114 en
2006 et de 86 en 2007, soit en baisse de 30 %.
présence d'uranium
De son côté, le Haut Comité a fait appel à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pour réaliser un « bilan de la surveillance et de la qualité des eaux, souterraines et superficielles, à proximité des sites nucléaires ». Alors que le rapport final devait être rendu le 15 septembre, un rapport d'étape a indiqué la teneur en uranium des eaux de surface, eaux de nappe, végétaux aquatiques, sédiments et poissons. « Il ressort de ce bilan qu'aucune pollution persistante liée au rejet d'uranium du 7 juillet n'a été mise en évidence dans l'environnement. Seule une présence d'uranium transitoire a été relevée dans un des piézomètres installés par la Socatri pour surveiller les eaux de la nappe du Lauzon, dans des zones représentatives d'une recharge de la nappe par cette rivière. Un retour à des valeurs comparables au bruit de fond régional a été observé en une vingtaine de jours », indique ce rapport.
L'IRSN note cependant que la surveillance réalisée depuis juillet a permis d'identifier la présence d'un marquage en uranium plus ancien en certains points, non imputable à l'incident Socatri. Selon l'association environnementale Criirad, elle proviendrait d'une butte contenant 760 tonnes de produits radioactifs, issus des travaux du CEA dans les années 1960-1970. Informations démenties par Socatri.
L'IRSN a également formulé des propositions d'adaptation du plan de surveillance de l'environnement actuellement en vigueur. Ces propositions visent à poursuivre la surveillance à proximité du lieu de l'incident avec une fréquence hebdomadaire, ainsi que sur les forages de prélèvement d'eaux à des fins alimentaires dans lesquels une teneur en uranium approchant ou dépassant la valeur guide de l'OMS (15 µg/l) a été mise en évidence.
Enfin, un réseau national de surveillance de mesure de la radioactivité dans l'environnement sera lancé en janvier 2009 et géré par l'IRSN.