Dans le cadre de la Semaine mondiale de l'eau, Stockholm a accueilli mi-août le gotha de l'eau autour de différents colloques scientifiques, expositions et remises de prix prestigieux. Dès la séance d'ouverture, l'assainisse
ment était déclaré priorité interna
tionale, en rappelant les objectifs
du Millénaire.
Au cours de la section dont il avait la charge, le Partenariat français pour l'eau (PFE) avait convié des spécialistes européens et africains à une réflexion sur l'assainissement dans les pays en voie de développement, avec l'objectif de confronter les objectifs de santé publique et de protection de l'environnement. L'idée étant de pouvoir reprendre les enseignements de cette session pour préparer le Forum mondial de l'eau d'Istanbul, en 2009.
volonté Politique
et financement
Le cas de Ouagadougou, un million d'habitants, a permis de bien comprendre les conditions nécessaires au développement d'un système d'assainissement : volonté politique et financement. En effet, qu'il soit individuel, semi-collectif ou collectif, l'assainissement ne peut se concevoir sans la mise en place d'une filière complète : accès aux toilettes, évacuation des effluents, traitement. Tel était le propos de Jules Ouedraogo, directeur de l'assainissement de la capitale du Burkina Faso, où l'assainissement collectif ne sert qu'à quelques bâtiments concentrés, hôtels ou immeubles de bureau. Pour le reste, les habitations de plain-pied sec sont assainies par des toilettes sèches avec cuves étanches recevant aussi les eaux ménagères. La collecte est réalisée par vidange mécanique vers des points de dépotage. Il reste à trouver un compromis distance-réduction des nuisances pour ces points, puis à mettre en place un traitement des matières de vidange.
Les résultats obtenus à Ouagadougou sont impressionnants : il y a maintenant 85 000 ouvrages d'assainissement autonomes, assurant un accès à l'assainissement pour 55 % de la population. Pour cela, les ménages reçoivent une subvention de 30 % du coût de l'installation, grâce à une redevance prélevée sur l'eau potable.
Convention de 1997 des nations unies
Un autre séminaire organisé à l'initiative de l'Unesco, avec WWF et Green-Cross, a souligné l'importance de la convention sur l'eau pour améliorer la qualité des eaux de surface comme pour faciliter le partage de cette ressource. Rappelons que près de 40 % des habitants de la planète vivent dans des bassins qui englobent deux ou plusieurs nations. C'est pourquoi l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une convention fixant les droits et devoirs des riverains. Mais comment se fait-il que, plus de dix ans après, cette convention attende toujours sa ratification par trente-cinq pays au moins pour prendre force de loi ?
Seuls six pays ont signé cette convention à ce jour. Deux raisons principales expliquent cette inertie :
tout d'abord, celle des États qui n'ont pas de conflit avec leurs voisins et, ensuite, la méfiance des autres pays qui espèrent toujours créer un rapport de force plus favorable que les traités internationaux. Plus de quatre cents traités se fondant sur les règles de navigation ont été étendus aux autres usages de l'eau et fonctionnent à la satisfaction des parties (Rhin, Danube, Congo, Volta....).