Sans aucune infrastructure d'évacuation des eaux de pluie, les rues de Torvilliers (Aube) se trouvaient souvent inondées. Et leurs bas-côtés creusés et les nombreuses flaques d'eau transformaient la moindre promenade en parcours d'obstacles. Les élus de cette municipalité de 800 habitants, véritable village gaulois qui échappe encore à la domination de la communauté urbaine de Troyes,
à 8 kilomètres de là, ont donc décidé de résoudre la situation par un projet ambitieux.
le premier de l'aube
Pour éviter les inondations, l'aménagement des deux départementales qui traversent le village est décidé. C'est l'occasion d'installer bordures et trottoirs, mais également de revoir le réseau d'eau potable et d'enterrer les réseaux de téléphone et d'électricité.
Par ailleurs, le projet est le premier chantier de l'Aube inspiré de la haute qualité environnementale (HQE). « Au départ, un simple bricolage était prévu, raconte Bruno Gantelet, maire de la commune depuis 2005. Quand nous avons appelé le géomètre, il nous a proposé de trouver une solution qui permettait de ne pas y revenir pendant vingt ans. Le conseil général a suivi pour réaliser au maximum ce projet
et nous a même permis d'aller bien au-delà de ce que nous envisagions initialement. »
Le chantier a inclus, par exemple, la réfection de toutes les voies autour du village, en prévision du passage des camions nécessaires aux travaux. « L'objectif était d'optimiser le chantier sur le plan environnemental, tout en maintenant les coûts à un niveau acceptable. L'approche HQE n'est pas nécessairement plus chère, elle permet même bien souvent de faire des économies à court et long terme », indique Amboise Piechowski, de FP Géomètre Expert, responsable de l'opération. Le concept HQE conduit à examiner avec attention tous les aspects d'un chantier pour en limiter l'impact environnemental. « Dans le cas de Torvilliers, par exemple, nous avons réutilisé une grande partie des déblais sur place, pour un nouvel espace de loisirs. Nous avons ainsi pu économiser le coût de décharge, les coûts de transport, tout en gagnant du temps et en réduisant nos émissions de CO2 », poursuit-il.
Le volume de déblais s'est révélé particulièrement important, car l'hétérogénéité du sol a conduit à mettre en place des réservoirs de stockage. « La faible perméabilité du sol nous obligeait à surdimensionner les ouvrages de stockage. La solution Q-Bic de Wavin a été retenue pour limiter la taille des bassins, qui vont de 150 à 500 m3 », précise encore Amboise Piechowski.
récupération optimisée
La protection de la nappe phréatique était également un objectif majeur de ce chantier HQE. Aussi, des déshuileurs/débourbeurs ont été installés le long de la voirie, derrière les avaloirs de décantation. Ces ouvrages ont tous été largement dimensionnés, afin d'optimiser la récupération des particules en suspension. Ils seront inspectés régulièrement afin d'assurer leur efficacité.
« Les déshuileurs-débourbeurs ne sont utiles que s'ils sont bien entretenus », rappelle le géomètre expert.
Les travaux, d'un coût total de 3 millions d'euros, ont débuté en octobre 2007 et devraient être terminés à la fin de l'année 2008. Les riverains ont participé à de nombreuses opérations de concertation et semblent avoir accepté avec philosophie ces travaux d'ampleur sur 4 kilomètres de voirie dans leur village. Et c'est tant mieux, car l'équipe municipale envisage déjà une nouvelle tranche de travaux dans une rue communale dès l'année prochaine...