Le Laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux ( Liten) du CEA vient de breveter en France un procédé permettant de déceler et de quantifier les fuites, même infimes.
« Nous utilisons la méthode d'Allen, qui remonte aux années 1920 », explique Daniel Getto, chercheur au Liten et dépositaire du brevet.
La méthode consiste à injecter une faible quantité de traceur et à relever la différence de conductivité électrique au niveau des deux cellules de mesure en aval. Cela donne le débit en un endroit donné. Ensuite, la différence d'écoulement entre deux points de mesure permet de déceler une fuite et de quantifier son débit, ce que n'autorisent pas les techniques habituelles de détection.
Plusieurs types de traceurs chimiques ont été testés, mais c'est finalement l'hypochlorite de sodium (eau de Javel) qui a
été retenu. Inoffensif aux doses requises, il
s'agit d'un très bon traceur de l'eau, qui modifie sa conductivité, cette dernière étant proportionnelle au débit.
Des avantages à exploiter
Les méthodes acoustiques ou par ultrasons généralement utilisées pour localiser les fuites importantes ont du mal à déceler les fuites plus faibles (de l'ordre de 5 à 10 % du débit nominal) et sont sujettes à caution dans le cas de canalisations en matériaux plastiques. Le nouveau procédé ne présente pas ces inconvénients. « Cette technique se révèle en outre facile à mettre en oeuvre et peu onéreuse », ajoute Daniel Getto. Néanmoins, la difficulté réside dans l'installation des cellules de détection au niveau des conduites enterrées.
Ce système intéresse les réseaux neufs ou en travaux susceptibles d'implanter les cellules de mesure sur environ deux mètres de canalisation. Reste à lui trouver un devenir industriel afin qu'il ne reste pas au stade de la recherche et développement.