Non sans mal, l'Union pour la Méditerranée (UPM) suit son cours. S'inscrivant dans le prolongement du processus de Barcelone, elle a connu son heure de gloire en juillet dernier lors de sa naissance - après une période de gestation difficile - en présence des chefs d'État des quarante-trois pays membres. Ces pays sont européens pour vingt-sept d'entre eux, et issus de la rive sud de la Méditerranée pour les seize autres.
Le 29 octobre, le report de la Conférence ministérielle sur l'eau a montré à la fois les limites et l'intérêt de ce projet méditerranéen. À savoir que cette union a pour finalité de stabiliser une zone où les tensions sont vives et multiples (relations Nord-Sud, conflit israëlo-palestinien, diversité des régimes politiques et des cultures des quarante-trois pays), mais qu'elle est aussi un lieu où elles s'expriment. Ce report est à mettre au crédit des tensions entre la Ligue arabe et l'État d'Israël.
L'objectif de cette conférence était de fixer les lignes directrices d'une stratégie à long terme pour l'eau en Méditerranée, en développant une gestion à la fois pérenne et partenariale, et de déterminer les premiers projets concrets. Le projet de canal reliant la mer Rouge à la mer Morte, dont les riverains sont Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens, en fait partie.
Heureusement, le 4 novembre, une réunion
des ministres des Affaires étrangères a réussi à régler deux points sensibles et politiques. Israël a en effet accepté la participation à part entière de la Ligue arabe à l'UPM, en échange d'un poste de secrétaire général adjoint. Ensuite, après avoir hésité entre Tunis, La Valette, Bruxelles et Barcelone, les pays membres ont finalement décidé d'installer le siège de l'UPM dans la capitale catalane.
Espérons désormais que rien ne verra empêcher la tenue de la conférence ministérielle sur l'eau, et que ce projet dépasse les sphères des technocrates pour toucher la société civile, les porteurs de projets et les institutions publiques.