Cela fait plusieurs années que les Agendas 21 portent les projets de développement durable des collectivités locales. Si, comme le rappelle Hélène Valade, directrice du développement durable de Lyonnaise des eaux, 70 % de ces Agendas 21 qu'elle a analysés il y a deux ans comportaient un volet eau et assainissement, ceux-ci avaient néanmoins une importance réduite et ne comprenaient que des mesures assez classiques, comme la réduction des consommations d'eau.
Plus récemment, les collectivités se sont penchées sur la question du changement climatique et ont commencé à adopter des plans climat afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'impact des services d'eau et d'assainissement est certes non négligeable - ils pèsent pour 15 % du total des émissions des services municipaux -,
mais il reste loin derrière celui du bâtiment ou du transport, sur lesquels les collectivités se sont focalisées.
Un changement est néanmoins en train de s'opérer : le développement durable commence à dépasser cette vision sectorielle pour devenir plus transversal, en demandant à tous les services d'une collectivité de contribuer à un objectif fixé. C'est dans ce contexte que Lyonnaise des eaux a lancé une offre pionnière (voir p. 22) pour aider les collectivités à relever ce défi. En effet, l'opérateur privé propose d'être rétribué en fonction de sa capacité à atteindre des objectifs environnementaux, sortant ainsi du principe d'une rémunération assise sur le volume d'eau facturé aux abonnés. Certes, ce modèle vise à apporter une réponse au problème de la baisse des consommations d'eau et à ses conséquences sur les budgets eau et assainissement, mais il montre également que les métiers de l'eau sont à un tournant qui va les rapprocher de ceux de l'énergie. D'autant que l'offre verte de Lyonnaise des eaux est accompagnée d'une boîte à outils proposée par Suez Environnement (baptisée « green cubes »), qui regroupe une soixantaine de technologies et idées pour donner une nouvelle vie aux infrastructures d'eau et d'assainissement. Ainsi, les réseaux d'eaux usées représentent de nouvelles sources d'énergie, et les stations d'épuration deviennent des plates-formes où il va falloir optimiser les flux d'énergie et tendre vers l'autosuffisance. Cette vision est particulièrement motivante pour les ingénieurs, invités à devenir de plus en plus ingénieux, et plus généralement pour les services d'eau et d'assainissement, qui ont ainsi une opportunité de trouver une nouvelle place dans la politique générale de développement durable de la collectivité.