Alors que l'Alsace représente déjà un sixième de sa production hydroélectrique en France, EDF fait de cette Région un pilier du développement de cette énergie. Le groupe a récemment annoncé la création dans les cinq ans de 134 mégawatts, soit 10 % de capacité supplémentaire dans la Région Alsace, au moyen de six chantiers totalisant 225 millions d'euros d'investissements. En taille, le principal se situe au lac Noir. Cet espace naturel dans le massif vosgien se dotera d'une nouvelle station de transfert d'énergie par pompage (Step) de 55 MW, en remplacement de l'installation arrêtée en 2002 après soixante-dix ans de bons et loyaux services. Un type d'installation que les parlementaires souhaitent voir se développer et qu'ils ont intégré dans le premier volet du Grenelle de l'environnement
(cf. Hydroplus n° 184, p. 19). Suivent la construction d'un cinquième groupe de production dans chacune des centrales hydrauliques de Gambsheim et Iffezheim coexploitées avec la filiale allemande EnBW de part et d'autre du Rhin. Ils apporteront une capacité additionnelle de respectivement 28 MW et 38 MW.
NOUVELLES CAPACITÉS
Sur le site de la centrale de Kembs (Haut-Rhin), au sud de la Région, une petite centrale de 8,5 MW turbinera le débit réservé au Vieux Rhin. Elle constitue l'une des mesures environnementales accompagnant le renouvellement de la concession de la centrale, une procédure à la fois française et suisse qui devrait être achevée dans quelques mois.
Si elles forment la composante la plus modeste de ce « paquet » en termes de taille, les microcentrales de Brisach (2,7 MW) et de Kehl (1,4 MW) marquent en revanche un saut qualitatif. Ces nouvelles capacités ne se créent pas sur des ouvrages existants, mais dans des sites sans vocation initiale de production d'énergie.
Ainsi, l'installation de Brisach, inaugurée fin novembre 2008, prend place au droit d'un barrage
agricole des années 1960, dont
elle utilise la hauteur de chute
de 5,70 m, selon un débit pouvant
aller jusqu'à 60 m3/sec. « Brisach fait partie des quelques possibilités d'aménagements nouveaux qui subsistent pour la petite et moyenne hydraulique. Cette réalisation préfigure bien ce que nous pourrions faire ailleurs », déclare Jean-François Astolfi, directeur de la division Production et ingénierie hydraulique d'EDF.
Outre les nouveaux investissements, le groupe double le budget maintenance de son parc hydroélectrique alsacien pour le porter à 50 M€ sur cinq ans, dans le cadre du programme national Super Hydrau de 500 M€. Ces capacités supplémentaires apportent une petite contribution à l'effort de la France pour atteindre le fameux seuil de 23 % d'énergies renouvelables.