Faisant un constat documenté de la présence de résidus médicamenteux dans l'environnement, l'Académie de pharmacie envisage dans un récent rapport diverses pistes pour répondre à cet enjeu, de la formation à l'amélioration du traitement en station.
« Selon les substances médicamenteuses [...], les concentrations retrouvées varient du nanogramme par litre dans les eaux superficielles douces ou marines, les eaux souterraines et les eaux destinées à la consommation humaine, [jusqu'à] plusieurs centaines de microgrammes par litre dans les effluents et les eaux résiduaires », précise le rapport. En raison des faibles concentrations de ces substances dans l'eau potable, l'influence de leur ingestion sur la santé humaine est sans doute limitée. « Les effets de faibles doses sur des périodes longues, en mélange avec d'autres substances médicamenteuses ou non, sont mal connus et particulièrement difficiles à étudier », reconnaît cependant l'Académie : la recherche a encore beaucoup à faire pour connaître les effets des résidus de médicaments sur l'homme comme sur l'environnement.
En attendant des études plus poussées, l'Académie de pharmacie encourage à limiter les rejets, qu'ils soient diffus (médicaments jetés par les consommateurs ou rejetés dans les urines et les excrétions) ou ponctuels (substances rejetées par l'épandage des boues, l'industrie chimique, les hôpitaux, les élevages, etc.). Les industriels doivent veiller à utiliser des technologies plus respectueuses de l'environnement, les consommateurs à utiliser les circuits de destruction des médicaments et éviter la surconsommation. Enfin, le rapport conseille de mieux adapter les usines d'épuration et de production d'eau potable au problème des résidus de substances médicamenteuses. Des recherches ont en effet prouvé que, non seulement les stations n'épuraient pas toutes les molécules, mais qu'elles pouvaient même transformer certaines substances et leur redonner une forme biologiquement active.