Il y a un an, Jacques Kerlidou devenait ingénieur technico-commercial à l'agence d'Auray de Saur France. Cette nomination faisait suite à vingt-quatre années de carrière au sein du groupe, après une formation en Génie de l'environnement achevée en 1984. « Depuis
mon premier poste, j'ai régulièrement évolué au sein de Saur. Avant de devenir ingénieur, j'occupais depuis huit ans le poste de responsable production pour le département du Morbihan », résume-t-il.
En 2004, avec le lancement du projet de séchage solaire Helioplus dans le département, il est en première ligne. En accord avec le Syndicat intercommunal d'assainissement de Carnac-Trinité-sur-Mer (SIACT), le site de la station d'épuration de Kergouellec, exploitée par Saur, est choisi pour développer ce procédé. Jacques Kerlidou participe alors à son montage et à son réglage. « À partir de deux pompes à chaleur installées sur le site, l'objectif était de tester les meilleures conditions pour, d'une part récupérer des calories issues de l'air intérieur de la serre, d'autre part valoriser les calories provenant des eaux de rejet au niveau de la station d'épuration », déclare-t-il.
Le procédé Helioplus est la suite logique du système de séchage développé quatre ans auparavant par Stereau (groupe Saur) : Heliocycle. En plus de sécher les boues par l'effet du soleil grâce à un système de ventilation, le procédé Helioplus fait intervenir un plancher chauffant « pour récupérer le maximum de calories », en plus des deux pompes à chaleur. Ce nouveau procédé permet de pallier les faibles rendements des serres solaires en hiver, grâce aux systèmes de récupération des calories (air et eau). Dans la serre pilote d'une surface de 100 m2, un système de retournement des boues automatisé sur rails a également été testé. « L'objectif était d'optimiser le temps de séjour des boues ainsi que leur granulométrie. Nous avons aussi ajouté un poste de désodorisation sur lequel on a installé une troisième pompe à chaleur pour récupérer encore de nouvelles calories », rappelle-t-il. Aujourd'hui, les tests sont terminés et Jacques Kerlidou n'est pas peu fier du résultat. « Oui, cela fonctionne bien tous les jours. Les nombreux capteurs installés sur le site nous permettent de contrôler et de réguler tout le processus. » Et si, parfois, de légères différences au niveau des résultats sont observées, « c'est sans doute un problème au niveau du rendement des pompes », soutient-il.
Entre 4 000 et 5 000 EH de boues produites sont traités chaque année avec Helioplus sur cette station d'une capacité de 60 000 EH. « Ici, la population est multipliée par dix en été. Helioplus a été conçu pour traiter l'équivalent de trois à quatre mois de production hivernale, les excédents de boues sont valorisés en épandage ou en compostage », explique Jacques Kerlidou.
En sortie de serre, les boues passent de 20 % à 75 % de matière sèche et ces « petites billes » sont, elles aussi, valorisées en épandage. Un nouveau technicien passe tous les jours sur le site pour contrôler les différents systèmes. Et une semaine par an, un hivernage est réalisé pour un contrôle technique de l'installation. Kergouellec est aujourd'hui le seul site équipé, même si d'autres projets sont en cours. Désormais ingénieur technico-commercial, Jacques Kerlidou met en avant les avantages « économiques et écologiques » du produit. Il n'a qu'une seule attente : l'extension de ce procédé mixte pour mieux répondre aux besoins de la station.