Sita Lorraine défendra bec et ongles son dossier d'implantation d'un CSDU (centre de stockage des déchets ultimes) sur la commune d'Escles (Vosges). Contestant l'arrêté préfectoral qui cet été a rejeté la création d'un CSDU d'une capacité annuelle de 150 000 tonnes, la filiale de Suez Environnement a déposé un recours en annulation devant le tribunal administratif de Nancy. Lancé il y a trois ans, le projet d'Escles doit remplacer le CSDU géré par Sita Lorraine à Ménarmont, à 50 km de là, dont l'autorisation d'exploiter arrive à échéance en mai 2009. Pour justifier sa décision, le préfet évoque « un risque de préjudice à l'image de marque [...] de la société Nestlé Waters [qui embouteille de l'eau non loin de là, NDLR] ainsi qu'à la création d'un pôle de compétitivité mondial de l'eau envisagé par le conseil général des Vosges ». Pour le Collectif rural anti-déchets ( Crad) et son président Renaud Gutton, « le CSDU menace surtout les zones de captage de Contrexéville et Vittel exploitées par Nestlé Waters, ainsi que la nappe phréatique qui alimente en eau potable des communes de l'ouest vosgien ».
La bataille d'experts entre, d'un côté, le Crad allié à Nestlé Waters et, de l'autre, Sita Lorraine, n'est pas tranchée. Pas plus que la tierce expertise confiée par le préfet à un hydrogéologue des Mines. Chez Sita Lorraine, on souligne que « l'arrêté préfectoral n'évoque aucun aspect hydrogéologique », tout en estimant que le projet « a tenu compte de la sensibilité particulière liée à la proximité de sources » et que « les CSDU sont aujourd'hui conçus pour être des outils de préservation de l'environnement ». Parallèlement à son recours, Sita Lorraine a demandé la prolongation pour dix ans de son activité à Ménarmont, avec aménagement d'une unité d'affinage des refus de tri, de recyclage des DEEE et de valorisation du biogaz.