Après Mexico en 2006, c'est à Istanbul que se déroulera le 5e Forum mondial de l'eau, du 16 au 22 mars prochains. Si tous ne pourront pas faire le déplacement, cet événement a déjà mobilisé une grande diversité d'acteurs publics et privés de part le monde, avec le lancement, depuis deux ans, d'une réflexion collective. Ce sont ainsi des centaines de prises de position qui ont été recueillies aux quatre coins du monde (lire p. 12), la France ayant, quant à elle, préparé une série de messages communs par le biais du Partenariat français pour l'eau (lire p. 66).
L'intérêt de ce processus est double : mobiliser largement et faciliter la prise de décisions politiques et d'engagements pour les mettre en oeuvre. À ce sujet, les organisateurs* du forum sont clairs : « il y aura un avant et un après Istanbul ! ». C'est tout l'intérêt de cette manifestation, qui offre l'occasion unique de réunir en un même lieu à la fois des décisionnaires et des experts de l'eau.
Le processus politique sera mené à trois niveaux : ministres, parlementaires et collectivités locales. Là aussi, des réunions préparatoires ont eu lieu, avec par exemple l'élaboration d'une déclaration des collectivités locales - « Istanbul Urban Water Consensus » -, qu'elles sont invitées à signer depuis novembre. Les parlementaires, quant à eux, aborderont trois thèmes : la mise en place du droit à l'eau et l'assainissement pour tous, la politique de décentralisation des services d'eau et d'assainissement, et la gestion des eaux transfrontalières. Sur ce dernier point, souhaitons que des engagements soient enfin pris pour que soit appliquée la Convention internationale sur les eaux de surface. Adoptée en 1997, elle attend toujours d'être ratifiée par un nombre suffisant de pays - dont la France ! - pour être opérationnelle.
Parmi la centaine de sessions prévues, abordant des enjeux régionaux ou liés à six grands thèmes**, l'organisation turque a souhaité mettre en avant le changement climatique. Mais la question de la gestion de l'eau dans l'agriculture devrait être très présente, avec la menace d'une nouvelle crise alimentaire. Espérons enfin que l'assainissement ne passera pas au second plan, à l'heure où malheureusement nous nous éloignons des fameux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).