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EAU

L'heure du bilan a sonné dans les six bassins !

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2009
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Après dépouillage, les six agences de l'eau ont dressé le bilan de la consultation nationale sur l'eau qui avait été organisée du 15 avril au 15 octobre 2008. Elle a permis à chaque comité de bassin de soumettre au public son projet de schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) pour la période 2010-2015. Les six questionnaires, envoyés par courrier et disponibles sur Internet, étaient bien évidemment différents et propres aux enjeux de chaque bassin. Des animations variées avaient aussi été prévues pour informer les citoyens sur les enjeux des Sdage. Le taux de retour, sur les différents bassins, est très contrasté : il varie entre près de 1 % ( Rhône-Méditerranée-Corse, Loire-Bretagne, Adour-Garonne) et 4,3 % ( Rhin-Meuse). Le profil des répondants est quant à lui relativement semblable : les retraités sont surreprésentés par rapport à leur poids réel dans la population, les jeunes (moins de 35 ans) sous-représentés ; les agriculteurs et les cadres ont répondu plus massivement que les autres catégories socioprofessionnelles. Seule une question était posée presque à l'identique dans tous les bassins : au-delà de la qualité de l'eau potable, quelles sont vos deux préoccupations majeures dans le domaine de l'eau ? Les répondants ont mis en première place la lutte contre la pollution par les pesticides et les engrais. L'importance de cet enjeu varie pourtant d'une région à l'autre : les produits phytosanitaires préoccupent ainsi 61 % des habitants du bassin Rhin-Meuse, contre seulement 37 % des personnes vivant dans le bassin Artois-Picardie. Deuxième souci, la lutte contre la pollution par les rejets des industries et des villes. Les autres sujets d'intérêt, relatifs par exemple au prix de l'eau, à l'entretien des rivières, au gaspillage de la ressource, viennent au second plan puisqu'ils sont cités la plupart du temps par moins de 20 % des habitants. LE CONTRIBUABLE RECHIGNE À PAYER Pour le reste, la forme du questionnaire variait beaucoup : il contenait par exemple quinze questions dans le bassin Rhin-Meuse, contre seulement cinq en Loire-Bretagne. De même, l'énoncé des questions était très libre ; certaines régions ont choisi des formulations très générales, là où d'autres ont abordé les sujets qui fâchent de manière très directe. Principal enseignement : les participants veulent généralement un engagement fort des pouvoirs publics, exprimant leur volonté d'aller plus vite que ce que proposaient les Sdage pour atteindre une bonne qualité des eaux. Cependant, les différents bassins ont obtenu des réponses plus ou moins enthousiastes. C'est ainsi que les répondants de Loire-Bretagne, informés du fait que le projet de Sdage devait permettre « de doubler le pourcentage des [masses d'eau] [...] en bon état en 2015 [pour] un effort collectif de 500 millions d'euros par an », ont été 59 % à dire qu'il serait nécessaire d'aller plus loin. À l'inverse, dans d'autres bassins, les répondants se sont montrés moins zélés. En Rhin-Meuse, la première question du questionnaire précisait un objectif de « deux tiers des rivières et la moitié des nappes [...] en bon état en 2015 ; ce qui aurait comme contrepartie pour le consommateur une augmentation du prix de l'eau de 2 à 3 % en moyenne par an ». Là, 57 % des habitants se sont dits tout à fait ou assez d'accord avec ce projet, peut-être en raison de la formulation très concrète de la question. Seuls 7 % estiment les objectifs décevants, la plupart les trouvant utopistes (50 %). Dans une question complémentaire, les répondants se montrent très partagés quant au fait de payer plus pour protéger l'eau : 56 % sont plutôt disposés à payer et 44 % ne le sont pas. Beaucoup ont d'ailleurs profité de l'espace libre d'expression qui leur était offert pour exprimer une inquiétude quant à la nécessité pour le contribuable de payer plus. « Ne pas faire payer le citoyen, le contribuable de manière générale (3 588 commentaires) ou ne pas vouloir personnellement payer (2 428) est le type d'expression le plus rencontré. [...] L'application de la règle pollueur-payeur (3 531) est souvent réclamée », note le cabinet d'étude marketing Efficience, qui a analysé les résultats pour le Comité de bassin Rhin-Meuse. Seule l'agence Seine-Normandie constate une tendance inverse : « Le prix de l'eau n'apparaît pas comme un sujet majeur : payer 25 euros supplémentaires annuellement est accepté par deux tiers des répondants au questionnaire », remarque l'agence de l'eau dans son additif. À noter que les agriculteurs se montrent souvent en désaccord avec le reste de la population : ils sont par exemple deux sur trois à trouver que le projet de Sdage d'Adour-Garonne ne reflète pas bien les enjeux du secteur de l'eau ; et ils sont prêts à dépenser beaucoup plus pour l'eau que le reste des habitants de la région. D'une manière générale, lorsque les efforts ne sont pas financiers ils sont plus facilement acceptés : ainsi, sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RMC), les répondants se sont dits prêts à réguler le développement de l'urbanisation (75 %) ou encore changer leurs habitudes de consommation, notamment en économisant l'eau (88 %). D'autre part, « le public exprime avant toute chose des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics : application de la réglementation et du principe pollueur-payeur, mise en cohérence des politiques publiques, évaluation des politiques et information sur les résultats », estime l'agence de l'eau RMC. CONSULTATION OU SONDAGE ? La consultation apporte donc des informations sur les orientations du public, ses préoccupations principales et elle permet d'identifier les sujets encore mal connus, comme la valeur de la biodiversité et l'importance de la protection des milieux. D'où « la nécessité de développer la politique de sensibilisation et d'éducation à la protection des milieux aquatiques » soulignée par exemple par le Comité de bassin RMC suite à la consultation. En revanche, outre quelques réorientations en termes de communication, les résultats de la consultation ont peu d'effet sur les projets de Sdage. Ces derniers ont été amendés, surtout en réponse au projet de loi Grenelle, qui prévoit une révision à la hausse des objectifs assignés aux masses d'eau. L'exercice se révèle de plus coûteux. Ainsi, 1,4 million d'euros a été dépensé dans le cadre de cette consultation par l'agence RMC, notamment pour communiquer sur l'événement, imprimer, envoyer puis traiter les formulaires et financer les partenariats. Le comité de Bassin RMC notait que « les coûts engagés par ce type de consultation sont très élevés et que d'autres moyens plus simples (sondage notamment) existent pour le recueil de l'opinion du public, le nombre de réponses n'étant pas à la hauteur des coûts engagés ». Sur ce bassin, un sondage téléphonique a d'ailleurs été organisé « pour disposer d'éléments de comparaison par rapport aux réponses reçues via le questionnaire ». Ses résultats diffèrent assez peu de ceux de la consultation, hormis pour les objectifs du Sdage, jugés « pas assez ambitieux » par 45 % des répondants au formulaire et, au contraire, jugés raisonnables ou trop ambitieux par 69 % des personnes interrogées par téléphone. Reste l'intérêt pédagogique de l'exercice : un sondage n'aurait pas le même effet informatif qu'une consultation. Le formulaire envoyé à tous les foyers contenait aussi un dépliant expliquant l'action de l'agence de l'eau et détaillant le projet de Sdage. Le Comité de bassin RMC propose donc « que la prochaine consultation soit moins onéreuse en distinguant l'information du public proprement dite [...] [du] recueil de l'opinion de la population (sondage notamment). »


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