Le tribunal administratif de Nantes a annulé le 4 novembre 2008 l'arrêté préfectoral autorisant un programme important de stockage de l'eau dans le marais poitevin, au profit des producteurs de maïs. En 2006, la compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne ( CACG) avait obtenu l'autorisation de réaliser dix réserves de substitution d'un volume de plus de 3 millions de m3, pour le compte du syndicat mixte du marais poitevin des bassins de la Vendée, de la Sèvre et des Autises (cf. Hydroplus n° 166 p. 6). La première tranche, d'un coût de 7 millions d'euros, financée à 100 % par des fonds publics, est à ce jour réalisée. Ces réserves, remplies en hiver par pompage dans les rivières ou dans les nappes phréatiques, alimenteraient de 20 à 25 irrigants sur les 117 du secteur. « Les volumes prélevés dans le milieu naturel devaient être réduits de 20 %, mais nous n'avons jamais eu de réponse concernant les volumes autorisés avant et après la construction de ces réserves, déplore Serge Morin, président de la commission locale de l'eau (CLE) et vice-président de la région Poitou-Charentes en charge de l'eau. Ce jugement est remarquable, car c'est le premier de ce type sur un ouvrage en fonctionnement et c'est l'État qui est condamné. »
Selon la coordination de défense du marais poitevin, « ce jugement remet en cause une politique de l'eau basée sur le seul stockage, essence même d'une politique de développement non durable ». Elle s'insurge contre la poursuite des travaux de la seconde tranche jusqu'à la fin décembre, au mépris de la chose jugée.