Entre deux analyses, Benoît Jouatel trouve le temps de parler des nouveaux équipements de l'usine d'épuration de la Camy, à Rosny-sur-Seine. Ce jeune trentenaire connaît bien le fonctionnement de la station : après avoir débuté en tant qu'agent d'exploitation au niveau de l'incinérateur des boues, il y a huit ans, il s'occupe aujourd'hui de l'exploitation du traitement des eaux usées. En avril 2008, l'usine s'est équipée d'une nouvelle installation de déphosphatation comprenant une cuve de stockage de sulfate d'alumine de 40 m3 associée à trois pompes doseuses, un automate piloté par un système de supervision et quatre analyseurs flux continu Futura d'AMS France. Une console Futura sert à la mesure du phosphore total et les trois autres à la mesure des nitrates, des nitrites et de l'ammonium. Avant cela, des microméthodes utilisant des solutions prêtes à l'emploi étaient mises en oeuvre, mais elles n'étaient pas validées par l'Afnor. « Par la suite, nous avons fait des analyses manuelles en laboratoire sur site. Celles-ci étaient validées, mais, pour plus de sécurité, nous réalisions des analyses à l'extérieur plusieurs fois par semaine », se souvient Benoît Jouatel.
Avec ces nouveaux équipements, moins de réactifs sont nécessaires, et l'automatisation des consoles garantit une répétabilité des analyses, conformes aux exigences Afnor. « En plus de la fiabilité des résultats, les coûts de fonctionnement liés à l'utilisation de réactifs sont réduits comme l'impact sur l'environnement », résume-t-il. Selon lui, les équipements devraient de fait être amortis rapidement. Ce qui change aussi, c'est la possibilité de réaliser, en plus des analyses en entrée et sortie de station, des analyses en cours de process au niveau des bassins d'aération. « Pour l'exploitation de la station, c'est un sacré avantage », reconnaît-il. En plus des mesures sur l'eau brute et l'eau épurée, les teneurs en phosphore de l'eau décantée sont connues, « ce qui nous permet d'ajuster les paramètres au niveau des sulfates d'alumine pour le traitement du phosphore ». C'est le système de supervision qui contrôle alors ces taux de traitement en s'appuyant sur le volume d'eau entrant et le niveau de phosphore souhaité.
La procédure de traitement des
analyseurs est en effet complètement automatisée, les résultats sont obtenus en moins de 90 minutes. Mais la mise en place de ces équipements ne permet pas cependant de s'affranchir totalement de la présence d'un personnel de surveillance. Les consoles doivent être alimentées manuellement en réactifs, et une surveillance du bon fonctionnement des équipements est nécessaire. « Les premiers temps, il a fallu être vigilant pour éviter les bouchages, le temps d'adapter les paramètres du process par rapport à la qualité de notre eau », ajoute-t-il. Pour AMS France, ce contrat représentait en effet une nouvelle expérience, puisque c'est la première application en station d'épuration, ces paramètres étant habituellement analysés par les laboratoires départementaux.
Veolia Eau semble satisfait du Futura et en a commandé un pour son centre de recherche de Maisons-Laffitte (Yvelines). Quant à Benoît Jouatel, il travaille actuellement à la formation d'autres techniciens pour l'utilisation de ce matériel. « AMS France était venu sur place pour m'expliquer le fonctionnement de leur machine, c'est maintenant à mon tour de former les collègues », se réjouit-il.