Vous avez sans doute remarqué l'apparition d'une nouvelle expression, les greentechs. Certains d'entre vous ont dû penser qu'il s'agissait là d'une pure invention de marketing, qui désigne ni plus ni moins les technologies de l'environnement. Ils ont en partie raison, mais cette expression témoigne toutefois d'un souffle nouveau, qui s'explique par une volonté politique - très marquée en France et en Amérique du Nord - de développer une économie verte, ainsi que par l'arrivée dans le secteur des business angels et des fonds d'investissement. Espérons d'ailleurs que cela ne crée pas une bulle financière verte.
Les industriels de l'eau sont également à l'affût des greentechs (lire p. 14). Mais plus généralement, cela correspond à un changement de cap stratégique en matière de R & D engagé depuis déjà quelques années. Fini le temps où les chercheurs privés mettaient au point dans le secret de leurs laboratoires les innovations de demain, afin de porter la future croissance de leur entreprise. Désormais, le privé s'ouvre et crée des partenariats avec la recherche publique, comme Suez Environnement avec l'Insa de Lyon (voir Hydroplus n° 186 p. 11) ou Veolia Eau et BRL à travers le Cluster eau, à Montpellier. D'autres font le pari d'aller chercher auprès d'industriels étrangers des technologies prometteuses pour les implanter en France, à l'instar de Ternois Épuration avec Huber Technology (voir Hydroplus n° 186 p. 14).
Pour doper l'innovation, l'heure est aussi à la création de chaires universitaires (lire p. 10). Le public comme le privé semblent voir d'un bon oeil cette collaboration et tous deux en vantent les mérites. Un bémol cependant : l'intervention des industriels sur le contenu des formations suscite une levée de boucliers dans le public. Quant à l'exploitation commerciale des découvertes, il semble que cette question sensible soit réglée lors de la création des structures de recherche.
Mais le projet le plus ambitieux en matière d'innovation concerne la création d'un pôle de compétitivité consacré à l'eau. Deux projets existent, dont l'un est plus avancé que l'autre (lire p. 12). Réunissant de petites et grandes entreprises ainsi que des instituts publics de recherche et des collectivités, il permettrait de disposer d'une tête de pont internationale pour développer un secteur où la France possède une expertise mondialement reconnue. En ces temps de crise, une telle opportunité ne se manque pas !