Confronté à la nécessité de refaire l'étanchéité de son château d'eau et de remplacer sa tuyauterie, le Syndicat intercommunal des eaux (SIE) de Tours et de Saint-Cyr-sur-Loire, en Indre-et-Loire, a profité des travaux pour sécuriser le nettoyage ultérieur des cuves. Il a donc lancé un appel d'offres pour la construction d'une passerelle à l'intérieur du château d'eau. Ce dernier a une silhouette en hyperboloïde de révolution. Il est composé de deux cuves séparées par un muret haut de 8 mètres. Sa capacité totale est de 3 500 mètres cubes.
« Jusque-là, le personnel de nettoyage effectuait son travail, soit du fond des cuves, soit debout sur le muret séparant les deux cuves lorsqu'il voulait atteindre les parois les plus hautes, situées à 13 mètres du fond », se souvient Régis Kergosien, directeur du SIE. Pour sécuriser leurs manoeuvres, il fallait donc créer un appui plus stable que le muret, et situé comme ce dernier à mi-hauteur de la cuve périphérique.
SUSPENDUE AU-DESSUS
DE LA CUVE
La passerelle retenue a été conçue, fabriquée et mise en oeuvre par l'entreprise Vertical, spécialisée dans la rénovation de châteaux d'eau. Cette dernière a aussi gagné l'appel d'offres pour la réhabilitation de la cuve, des canalisations et de la serrurerie. « Il fallait être ingénieux pour proposer la solution la moins coûteuse possible, mais offrant des garanties de sécurité », souligne Régis Kergosien. La passerelle circulaire, qui a été montée pendant les mois de février et mars 2008, est longue de 65 mètres. Elle s'appuie sur le muret séparant les deux cuves, mais elle est entièrement suspendue au-dessus de la cuve périphérique, à deux mètres du muret et proche de la cloison extérieure du château d'eau. C'est cette proximité avec le mur extérieur qui a intéressé le SIE, car elle rend les parois de la cuve périphérique très accessibles.
Le secret de la construction réside dans
son système d'ancrage : des barres inclinées accrochées à une poutre en béton assurent
la stabilité de la structure. La passerelle peut supporter jusqu'à trois personnes en même temps. Fabriquée en Inox 316L, elle est compatible avec l'eau potable et résiste bien à la corrosion. « Lors de la phase de fabrication, nous avons été particulièrement attentifs aux opérations de soudage, de manière à assurer la pérennité des ouvrages réalisés », insiste Laurence Douady, responsable de la communication de Vertical.
Outre la sécurité, le SIE souhaitait diminuer le temps d'intervention. En effet, pendant qu'une cuve est nettoyée, seule sa voisine assure la distribution d'eau sur le réseau. Cette situation inconfortable doit donc durer le moins de temps possible.
Certes, le budget consacré à la passerelle peut sembler important : 80 000 e sur un investissement total de 442 000 e pour les travaux d'étanchéification et de remise à neuf des cuves et de changement des canalisations. Le nettoyage des cuves est réalisé une fois par an : une demi-journée pour une cuve, une demi-journée pour l'autre. Il s'agit notamment de dissoudre les dépôts de fer et de manganèse, des minéraux qui se solidifient lors de leur oxydation et couvrent les parois et les tuyaux. Puis les parois sont rincées et désinfectées avant la remise en eau. Cependant, le SIE ne semble pas trouver cet investissement excessif : « C'est une opération importante pour la potabilité de l'eau », insiste Régis Kergosien.