Loin des clichés généralement véhiculés par les stations d'épuration, le procédé Organica, développé par une entreprise hongroise, séduit avec son image attrayante de jardin exotique sous serre. Depuis fin 2007, Veolia Water Solutions & Technologies (VWS) a signé un partenariat pour commercialiser cette solution de par le monde.
Tout en s'appuyant sur le procédé classique des boues activées, Organica met en jeu un écosystème complexe qui participe au traitement. Dans ses bassins profonds de cinq mètres, l'installation accueille des plantes sélectionnées pour leur système racinaire très développé, sur lequel se fixe la biomasse. « 1 m3 de racines représente l'équivalent de 10 000 m2 de surface de culture fixée », s'enthousiasme Pascal Pluyaud, directeur régional de MSE, filiale d'OTV et donc de VWS. Le traitement est complété par une floculation/décantation des effluents, aérés par un réseau de tuyaux parcourant les bassins.
LE FESTIN DES CREVETTES
Mais la particularité d'Organica vient surtout des crevettes, des escargots et autres poissons qui peuplent les bassins, ainsi que des grandes plantes qui s'épanouissent dans les eaux usées. Les organismes digèrent une partie des boues, diminuant leur production. La serre qui surplombe le tout « sert à maintenir une température de 6 °C au minimum, nécessaire pour les plantes. Elle assure aussi l'intégration paysagère du site », précise Pascal Pluyaud. Cette installation intéressera les agglomérations soucieuses de soigner l'impact visuel de leur station d'épuration. En outre, la serre peut être ouverte au public, lors de visites pédagogiques.
Organica coûte entre 5 et 15 % plus cher qu'une station d'épuration classique par boues activées, mais occupe près de trois fois moins de surface et les coûts d'exploitation sont limités. Le procédé est adapté à des volumes compris entre 2 000 et 50 000 EH. La première mise en service d'une station Organica en France devrait avoir lieu en septembre au Lude (Sarthe), pour 6 000 EH.