C'est sans surprise que le comité du Syndicat des eaux d'Île-de-France (Sedif) a décidé de la forme de la nouvelle délégation de service public (DSP) qui débutera en 2011, en écartant le recours à un allotissement du marché, conformément aux recommandations d'un rapport de la direction du Sedif. Et ce malgré le lobbying de Suez Environnement, principal défenseur de cette idée. « Si certains parent l'allotissement des vertus d'une plus grande concurrence, autant d'autres y voient la possibilité d'entente », a déclaré André Santini, président du Sedif. L'appel d'offres international a donc été lancé, mais on voit mal qui, hormis Veolia Eau, pourrait le remporter : délégataire sortant, il connaît parfaitement le dossier et pourra faire une proposition très compétitive, là où Suez Environnement et les quelques opérateurs internationaux auront plus de mal à mesurer le risque d'un contrat dont le montant (350 millions d'euros) est unique en Europe.
Le comité a également validé les modalités du contrat : durée ramenée à dix ans, maîtrise d'ouvrage du Sedif portant sur 80 % des travaux hors entretien, exigence d'une société exclusivement consacrée à la DSP, instauration d'une tarification sociale, rapport à l'usager plus affirmé, réaffirmation de l'engagement dans un processus de mutualisation des moyens consacrés à l'eau potable en Région Île-de-France. La décision finale est attendue pour la fin avril 2010.