Évaluer la valeur économique de la biodiversité peut fournir des arguments pour mieux la protéger. Dans un rapport rendu public le 29 avril, le Centre d'analyse stratégique se penche sur l'élaboration des premières valeurs de réfé-
rence pour la biodiversité en France.
Pour cela, plutôt que de créer une nouvelle unité de mesure (comme la tonne équivalent carbone qui évalue les impacts sur le réchauffement climatique), le groupe de travail a pris en compte les prix relevés,
les dépenses effectivement engagées, les coûts de restauration ou de remplacement. Il a abouti à quelques valeurs de référence, notamment celle d'une moyenne
de 970 euros par hectare et par an à accorder aux écosystèmes forestiers métropolitains, dont
90 euros/ha/an liés à l'amélioration de la qualité de l'eau.
D'une manière générale, « le groupe de travail propose de ne pas chercher à évaluer [la biodiversité] directement, mais de le faire à partir des services des écosystèmes dont profite la société ». Il s'agit notamment des « services d'approvisionnement », qui conduisent à des biens appropriables (aliments, eau douce...) ; des « services de régulation », c'est-à-dire de la capacité à moduler des phénomènes comme les crues, la qualité physico-chimique ; et, enfin, des « services culturels ».
En conclusion, le rapport souligne l'importance de préciser, en particulier en termes d'indicateurs et d'échelle territoriale de référence, l'objectif national de stopper l'érosion de la biodiversité d'ici à 2010, et de définir un nouvel objectif.