En Égypte, une grande partie des eaux usées est directement rejetée dans le milieu naturel. Pour répondre à ce problème, un programme d'amélioration des services d'eau et d'assainissement de quatre gouvernorats de la région du delta du Nil est en cours de financement.
Sur les 295 millions d'euros dévolus à ce projet, une part majeure provient de quatre bailleurs européens : l'Agence française de développement (AFD) et son homologue allemand KFW qui assume le rôle de chef de file, la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Union européenne (UE). « Entre juin et septembre 2008, les différents bailleurs ont approuvé ce financement. Il ne reste plus que la ratification du parlement égyptien pour que le projet entre dans sa phase de réalisation », explique Lise Breuil, chef de projet à l'AFD. Outre la réhabilitation des réseaux et des stations d'eau potable et d'assainissement existants, le programme prévoit la construction de nouvelles stations d'épuration, ainsi qu'une assistance technique de 22 M €s pour renforcer les capacités techniques et de gestion des quatre sociétés régionales de distribution d'eau réunies au sein de la Holding Company for Water and Wastewater (HCWW).
Mais la particularité de ce projet réside dans l'approche harmonisée multibailleurs des partenaires européens, qui reprend en partie les principes de la Déclaration de Paris de 2005. Le bénéficiaire de l'aide peut ainsi s'approprier totalement le programme en définissant les projets et les objectifs annuels à atteindre. Un seul interlocuteur a été désigné parmi les bailleurs - FFW - pour simplifier le dialogue et les procédures administratives, et valider les choix de HCWW. « Auparavant, le maître d'ouvrage devait s'adapter aux procédures de chaque bailleur. L'harmonisation des procédures lui permet désormais de gagner du temps et l'approche programme lui assure plus de flexibilité dans la mise à disposition des fonds », détaille Lise Breuil. Seuls les marchés les plus importants nécessiteront un avis de non-objection de la part des autres bailleurs. Une fois le projet terminé, un audit externe s'assurera de la bonne dépense.
Bien qu'elle soit longue à mettre en place, l'approche harmonisée apporte aux bailleurs réunis une capacité de dialogue plus importante avec le gouvernement égyptien sur les conditions critiques de réussite de la réforme, qui passent par une augmentation des tarifs de l'eau et l'assainissement. La mise en oeuvre du programme pourrait débuter avant la fin 2009.