Le 18 août dernier, à Stockholm, les finalistes d'une quarantaine de pays ont participé à la cérémonie du prestigieux Stockholm Junior Water Prize (SJWP). Il a été attribué à Ceren Burçak, jeune fille turque de 18 ans ayant développé une méthode originale faisant appel à une feuille en PVDF pour transformer l'énergie cinétique des gouttes de pluie en énergie électrique. Quelques mois plus tôt, le jury français avait récompensé les travaux de Damien Maury et Léopold Noto, deux lycéens de la section génie civil du lycée de Souillac (Lot). Ils ont conçu, réalisé et installé des caches à poisson préfabriquées, contribuant ainsi à rétablir la biodiversité de rivières de leur région. Les autres projets récompensés par le jury français concernent une action de nettoyage des berges réalisée par de jeunes Rom du Val-de-Marne, sous l'égide de l'association Ose, ainsi qu'une initiative de mobilisation-sensibilisation accomplie par des collégiens d'Amiens (Somme) à l'aide d'un jeu de plateau géant sur l'eau. 36 CACHES Dans la cité de Souillac, aux bords de la Dordogne, on constate comme partout que les travaux de curage et reprofilage des rivières à des fins de lutte contre les inondations conduisent à un appauvrissement durable de la flore et de la faune. Comme le montre une étude de l'Onema, ces travaux peuvent diviser par vingt le nombre de poissons et provoquer la disparition de certaines espèces. Près de la moitié du cours de certaines rivières de moyenne montagne est ainsi devenue hostile aux poissons, par manque de refuges naturels qui permettent les fonctions essentielles de repos, chasse et reproduction. Sous la houlette de leur professeur Jean-Philippe Marquié, en contact avec les riverains et la société de pêche du Lot, les lycéens ont mis au point un modèle de « cache à poisson » facile à immerger dans le lit des rivières. Ce travail entrepris voici deux ans a déjà permis d'installer 36 caches préfabriquées sur des affluents de la Dordogne. Comme l'a souligné le jury français, ce dossier est remarquable, tant par la rigueur scientifique qui sous-tend l'action, que par l'ampleur des aménagements déjà réalisés. De plus, des opérations régulières de comptage permettront d'évaluer les conséquences de la mise en place des caches dans les différents secteurs. Pour l'année à venir, Damien et Léopold prévoient de travailler à la fabrication en série de « macrorugosités », éléments destinés à équiper les passes à poissons à faible pente. Leur ambition est de conjuguer ainsi leur savoir-faire de spécialistes du génie civil et leur sensibilité de jeunes citoyens soucieux de mieux préserver l'environnement.