Veolia Eau, avec le Smega (syndicat mixte environnemental du Goëlo et de l'Argoat), lance la phase opérationnelle d'Aquisafe. Lancé fin 2007 par le centre de recherches de Berlin de Veolia, ce projet international de gestion des ressources en eau liée à la prévention des contaminations diffuses d'origine agricole a retenu comme site expérimental français, le bassin de l'Ic, un des quatre bassins bretons visés en avril 2007 par une suspension de captage dans le cadre du contentieux sur les nitrates (lire EM n° 1656, p. 8). Décision effective depuis mars 2009 avec la fermeture de l'usine d'eau potable de Binic (3 200 m3/jour) exploitée par Veolia. « Depuis dix ans, la concentration de nitrates sur le bassin affiche une baisse graduelle mais lente, de 70 à 55-60 mg/l. Quand passerons-nous sous le seuil des 50 mg/l ? La question demeure, mais Aquisafe devrait nous aider à estimer l'évolution de la pollution et à prévenir le ruissellement des nitrates dans les zones les plus contaminées », souligne Guy Randon, directeur technique chez Veolia Eau, région Ouest. Après la modélisation du fonctionnement hydraulique du bassin (9 600 ha), le projet s'est concentré fin 2008 sur le sous-bassin le plus pollué, l'Ic amont, découpé en sept zones où se poursuivront jusqu'en 2011 les mesures. Le Smega, soutenu par l'agence de l'eau et la Région, va investir 250 000 #euro; pour des aménagements préventifs (déconnexion de fossés drainants, restauration de zones humides). Veolia va également équiper deux zones d'un dispositif de mesure pour tester et suivre l'impact sur la pollution de nouvelles technologies de type fossés dénitrifiants.