Endress+Hauser (E+H) lance une nouvelle sonde, ISEmax, qui mesure l'ammonium et les nitrates et permet de réguler l'aération dans les procédés de nitrification-dénitrification. L'objectif est double : améliorer la qualité du traitement en réduisant la consommation d'énergie pour l'aération. Le fabricant estime que, sur une station d'épuration de 10 000 EH qui paie en moyenne 20 000 euros par an de coûts énergétiques pour le système d'aération, ISEmax permet une économie de 4 000 euros, soit 20 %.
Ce système, reposant sur des électrodes à sélectivité ionique, offre une alternative aux méthodes existantes : la colorimétrie pour l'ammonium, la spectrométrie UV pour les nitrates. Son principe - la mesure potentiométrique - est similaire à la mesure de pH : la migration d'ions chargés induit une différence de potentiel proportionnelle à la concentration en ions.
La sonde peut être utilisée pour la mesure de la concentration d'ammonium et de nitrates directement pendant l'activation des boues, pour la mesure de la charge d'ammonium (compensée en pH) à l'entrée du bassin d'activation des boues et le contrôle de l'aération indépendamment de la charge. Cette mesure in situ fournit plusieurs paramètres avec un seul capteur : jusqu'à trois électrodes sélectives peuvent mesurer simultanément l'ammonium, les nitrates et d'autres variables. Elles sont dotées de cartouches à membrane (durée de vie maximale de six mois) facilement remplaçables et sélectives pour l'ion à mesurer. Le temps de réponse est très rapide, car la sonde est directement immergée dans la solution à mesurer. ISEmax présente aussi une grande tolérance aux interférents. Son utilisation ne nécessite pas de produits chimiques, demande peu d'entretien et ne requiert aucun prélèvement d'échantillon externe. Enfin, un nettoyage à l'air comprimé automatique et intégré permet de prévenir la contamination des membranes.
UNE TECHNOLOGIE OUVERTE
Toujours dans le domaine des électrodes, Endress+Hauser a décidé d'ouvrir à d'autres fabricants sa technologie innovante - et brevetée en 2004 - Memosens. L'objectif est d'en faire un standard industriel. Memosens a plusieurs avantages : il transforme chaque capteur en un capteur digital avec mémoire intégrée ; le capteur et les câbles se montent simplement au moyen d'un raccord à baïonnette ; le capteur est alimenté par induction et communique de la même manière avec le transmetteur, par voie numérique. E+H propose des capteurs équipés de Memosens pour les trois principaux paramètres de l'analyse physico-chimique : le pH, l'oxygène dissous et la conductivité.
Parmi les premiers fabricants à avoir adopté Memosens, on trouve Knick et Hamilton. Des négociations sont en cours avec d'autres fabricants importants.