Tout commence en 1993. Cette année, est lancée au niveau national l'initiative de la création d'un référentiel numérique vectoriel dans le but de mieux gérer son patrimoine enterré. Ce référentiel consiste en la collecte d'informations sur le terrain et la numérisation des données « fond de plan » et « réseau ».
C'est à partir de là qu'intervient l'outil SIG (système d'information géographique) permettant de croiser les informations numérisées dans la base de données relatives à l'environnement et à l'histoire de l'ouvrage et les rapports d'auscultation, de diagnostic et de préconisation à partir d'inspection télévisée. Seize ans plus tard, on constate que les collectivités se sont bien prêtées au jeu. Aujourd'hui, près de 70 % du territoire français sont couverts par un référentiel, même si sa connaissance reste encore très approximative, du fait simplement du manque d'informations cadastrales initiales.
Aujourd'hui, les outils SIG sont plus faciles à manipuler, et surtout le coût des licences est moins élevé, ce qui permet aux petites collectivités comme aux grandes de s'en équiper. C'est en fait la référence des données qui demande l'investissement le plus conséquent pour la commune, ainsi que les moyens qu'elle se donne ensuite pour garantir la mise à jour de l'outil (voir Hydroplus n° 175, p. 44). À ce jour, il n'existe pas d'obligation réglementaire concernant l'utilisation des logiciels de type SIG. Le nombre de contrats faisant référence à la performance du réseau entre collectivités et fermiers ne cesse pourtant d'augmenter, car ces outils offrent de bons arguments à ces derniers pour convaincre de la nécessité d'engager de nouveaux travaux. En 2010, un nouvel objectif autour de la gestion de la voirie devrait encore accélérer le marché. En effet, un décret devrait sortir sur l'obligation d'une cartographie fine des réseaux avec comme impératif une précision d'au moins 40 centimètres. Cette nouvelle réglementation s'explique par une volonté d'améliorer la sécurité, suite aux accidents successifs liés aux travaux de voirie et à la non-connaissance du terrain avec les réseaux enterrés de gaz notamment. Mais qui devra en supporter les coûts ? Une session organisée par l'association Afigeo, à l'occasion du rendez-vous Ruralitic en août dernier à Aurillac, apporte des éléments de réponse. Cette association joue le rôle de médiateur entre les utilisateurs de SIG et les institutions ; le compte rendu de la session est disponible sur leur site Internet : www.afigeo.asso.fr.