Les conclusions du rapport sont mitigées. Le point le plus positif concerne l’amélioration de l’efficacité opérationnelle : « l’analyse de l’évolution des pertes d’eau, des créances à recouvrer et de la productivité du travail a montré que les projets de PPP peuvent contribuer à augmenter l’efficacité opérationnelle », estime Philippe Marin, auteur du rapport. Les opérateurs privés sont particulièrement efficaces en ce qui concerne la facturation et le recouvrement de créances, ce qui est un point important pour l’équilibre financier des services.
Par contre, l’étude semble quelque peu contradictoire lorsqu’elle se penche sur le nombre de personnes qui ont gagné un accès aux réseaux dans le cadre de PPP. Elle chiffre cette population à 24 millions de personnes et s’en réjouit, tout en précisant que « de nombreux PPP n’ont pas atteint leurs objectifs d’extension des réseaux, et les concessionnaires ont souvent investi moins que ce qui était prévu dans le contrat initial pour améliorer l’accès à l’eau. (…) Dans l’ensemble, rien de prouve que les PPP sont plus efficaces que des services publics d’eau pour étendre l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ».
Conserver un financement publicLe rapport souligne aussi que le service a souvent, mais pas toujours, été amélioré, notamment en ce qui concerne la réduction ou la suppression des coupures d’eau. Concernant l’évolution des tarifs, l’étude reste prudente en raison de la diversité des situations et des implications politiques de cette question, sources de complexité. Le lien entre PPP et hausse des tarifs est loin d’être évident.
Le rapport, commandé par le PPIAF (Public Private Infrastructure Advisory Facility – une structure dont la finalité est d’aider les gouvernements à « tirer le meilleur des partenariats entre les secteurs public et privé » et « d’identifier et de disséminer les bonnes pratiques de PPP »), tire de nombreuses conclusions de son analyse, généralement en faveur des PPP. Philippe Marin conclut ainsi que « le modèle de PPP le plus adapté aux pays en développement semble associer un financement public de l’investissement et une gestion privée (…). Cela suggère un nouveau paradigme de PPP pour les services de l’eau : ils ne devraient pas avoir pour objet d’attirer les capitaux privés, mais plutôt d’utiliser les opérateurs privés pour améliorer les services et leur efficacité. »
*« Public-Private Partnerships for Urban Water Utilities » (Partenariats public-privé dans les services de l’eau urbains), Philippe Marin, 2009. Le terme PPP désigne tous les types de contrats liant les opérateurs privés et les autorités publiques : affermage, concession, contrat de gestion d’un service… Il exclut les contrats « build-operate-transfer ».C.K. Vers le rapport de la Banque mondiale Un numéro spécial de la revue de Proparco Secteur Privé et développement sur la question