Le programme Solidarité Eau (pS-Eau) a été créé en 1984 afin de répondre au défi de la décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement, avec pour objectif d'accompagner les initiatives locales de coopération internationale dans le domaine de l'eau. Il a d'abord eu la forme d'un bureau au sein du ministère des Affaires étrangères, puis d'un programme animé par le GREET (pour Global Renewable Energy Education and Training), et a enfin pris son autonomie en 2000 sous le statut d'association.
SE REGROUPER AUTOUR D'UNE STRATÉGIE
Lors de la célébration de ses 25 ans, l'ambassadeur de France Stéphane Hessel, qui en fut le premier président durant une période de quinze ans, a souligné qu'il fallait aller plus loin que la loi Oudin-Santini et se regrouper autour d'une stratégie. Depuis le vote de cette loi, près de la moitié des Français donnent 1 % du montant de leur facture d'eau pour des projets soutenus, soit par leur collectivité, soit par les agences de l'eau qui toutes se sont engagées dans le dispositif. « On avait rêvé de 120 millions d'euros€spar an, on en est à 17 millions d'euros€sannuels, ce qui, par rapport à l'aide publique au développement (220 millions d'euros par an), n'est pas négligeable ! », déclare avec satisfaction Pierre-Marie Grondin, directeur du pS-Eau. Lui qui était seul au moment du lancement de cette structure se trouve aujourd'hui entouré de quatorze salariés, organisés autour de quatre pôles d'action : appui-conseil, pour accompagner les acteurs français dans leurs projets de solidarité internationale ; R et D, pour comprendre les enjeux du secteur ; plaidoyer pour l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous ; et accompagnement des migrants. Cette association qui compte 150 membres a également développé sa présence dans l'Hexagone, avec une nouvelle antenne à Lyon qui est venue s'ajouter à celles de Montpellier, Marseille et Nantes.
Le pS-Eau, c'est aussi un réseau de 22 000 correspondants engagés dans l'amélioration de l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous, dont 44 % se trouvent en France et 40 % en Afrique. « Le fait de nous avoir bousculés dans nos chapelles personnelles en nous obligeant à nous risquer dans cette mise en commun est un grand acquis du pS-Eau », a déclaré Laurent Chabert d'Hières, directeur de l'ONG Eau Vive.
« Aujourd'hui, bien sûr, nous sommes confrontés au problème du budget de l'État, mais nous ne pouvons imaginer que les ministères et l'AFD cesseront de financer les missions de service public qui sont les nôtres », a souligné l'ambassadeur de France René Ala, président de pS-Eau. Si certains pays ont fait des progrès dans l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement en termes d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, « en Afrique, en Afrique du Nord et au sud et à l'est de la Méditerranée, je crains que le constat n'incite pas à l'optimisme », a-t-il ajouté.