Voilà dix ans, dans la nuit du 12 au 13 novembre 1999, une terrible inondation affectait l'Aude, l'Hérault, les Pyrénées-Orientales et le Tarn. L'Aude s'éveillait avec la moitié de son territoire dévasté et déplorait vingt-cinq décès.
Le choc passé, un important dispositif s'est peu à peu mis en place pour éviter que de telles catastrophes se reproduisent. Sa pièce centrale est le Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières ( SMMAR), grand syndicat du bassin de l'Aude créé en 2002, devenu établissement public territorial de bassin (EPTB) fin 2008. Il fédère les syndicats de bassin dans une démarche commune et réalise le plan départemental d'action de prévention des inondations (PAPI).
80 MILLIONS D'EUROS
« En 2006, nous avons signé avec l'État un PAPI, qui prévoit l'allocation de 80 millions d'euros pour la protection contre les inondations. Fin 2008, sur cette somme, 23 millions d'euros avaient été dépensés », précise Pierre-Henri Ilhes, président du SMMAR et maire de la commune de La Redorte.
Les priorités de ce plan sont au nombre de quatre. La première est l'entretien des rivières, un travail qui était souvent délaissé malgré son importance pour garantir la solidité des berges et éviter que des embâcles ne s'accumulent. À ce jour, ce volet a mobilisé 38 % des fonds du PAPI qui ont été dépensés. La deuxième concerne les travaux de protection contre les inondations proprement dits, comme les barrages, les zones d'expansion des crues, les systèmes d'alerte... 41 % des fonds du PAPI engagés y ont jusqu'à présent été consacrés. La troisième activité du SMMAR est d'aider les communes à réaliser leur plan de sauvegarde : ils doivent tous être réalisés d'ici à 2012. Environ 150 sur 240 ont déjà été faits et 5 % des fonds y sont passés.
Enfin, les 15 % restants ont été dépensés pour des actions de sensibilisation. Le SMMAR effectue aussi des actions de sensibilisation dans les écoles, organise des cessions de formation des élus à l'hydrogéologie et publie des brochures d'information. Une exposition circule actuellement, alliant informations sur les actions menées par les pouvoirs publics et détails sur les inondations passées.
« La mémoire d'un événement se perd très vite : elle est de l'ordre de 7 à 8 ans au maximum, s'inquiète Pierre-Henri Ilhes Aujourd'hui, les victimes de l'inondation de 1999 ne savent déjà plus indiquer le niveau de crue qui avait été atteint... Très vite, elles minimisent l'événement. C'est pourquoi nous avons placé en septembre les premiers repères de crue sur le département, rappelant la crue de 1999. Ils seront 900 en 2012. » Autant de jalons rappelant aux générations futures l'importance du risque inondation dans cette région.