Les ultrasons ont la capacité de diminuer le volume des boues d'épuration : c'était le présupposé du projet de recherche Sound Sludge, lancé dans le cadre du programme européen Life et mené par le cabinet de consultants IRH Ingénieur Conseil et Angers Loire Métropole. Le pilote a effectivement permis de réduire la masse des boues de l'ordre de 30 % en matière sèche.
La station à boues activées où le pilote a été installé est de taille moyenne (6 300 EH de capacité, 50 % de charge). Une pompe dirige une partie des boues de recirculation vers l'unité à ultrasons, constituée de trois sonotrodes de 1,4 kW chacun. Le débit des boues traitées (2,2 m3/h) a été calculé pour que toutes les boues soient traitées au moins une fois durant leur séjour dans le bassin. Les ultrasons désagrègent les flocs bactériens et favorisent la dispersion des enzymes produites par les bactéries. En conséquence, davantage de matière carbonée est convertie en CO2 rejeté dans l'atmosphère plutôt qu'en biomasse à évacuer sous forme de boues.
« Sur la station de 6 300 EH étudiée, dont les boues sont valorisées en agriculture, le procédé ne permet pas de faire d'économies. Il semble plus adapté pour les stations de grande taille (> 100 000 EH) avec un coût d'élimination de boues élevé. La sonication des boues épaissies semble également plus prometteuse que le traitement des boues recirculées, en raison d'une meilleure efficacité énergétique », note Jolanda Boisson d'IRH Ingénieur Conseil. La technologie exige en effet un investissement initial (sonotrodes, canalisations, pompe), auquel il faut ajouter les dépenses de fonctionnement.