Le Service d'observation et de statistiques sur l'environnement (SOeS) a publié une étude qui synthétise les données disponibles sur la présence des pesticides dans les milieux aquatiques en 2007.
C'est la première année de mise en oeuvre du programme de surveillance de la DCE, qui a conduit à une évolution des réseaux de suivi de la qualité des eaux et à l’adoption de nouveaux critères d’évaluation.
Dispersion importante
On note, en 2007, la présence de pesticides dans 91 % des points suivis dans les cours d’eau et de 59 % des points en eaux souterraines, ce qui confirme les chiffres observés les années précédentes. Les teneurs mesurées sont parfois très faibles. Cela traduit néanmoins une dispersion importante des pesticides dans les milieux aquatiques, note l'étude.
Normes de qualité
Les normes de qualité environnementales définies à ce jour ne sont pas respectées sur 11 % des points en cours d’eau et sur 18 % des points en eaux souterraines. Elles ne concernent qu'un nombre limité de substances dites "prioritaires ou dangereuses" et ne rendent pas totalement compte de la totalité de la contamination aux pesticides. "Ainsi, deux tiers des quinze substances les plus rencontrées dans les cours d'eau - toutes des herbicides - ne sont pas, à ce jour, couvertes par une norme", explique le SOeS.
Le bilan est en outre incomplet, d'après le SOeS : pour certaines stations et pesticides, les performances analytiques ne sont pas à la hauteur des nouvelles exigences normatives.
Tendances peu nettes
Enfin, sur la période 1997-2007, l’effort de recherche fluctuant selon les pesticides et les années, il est difficile de mettre en évidence des tendances. Néanmoins, on observe une baisse sensible de la présence dans les cours d’eau des molécules frappées d’interdiction, même si elles ne disparaissent pas totalement, à l’image de l’atrazine. Dans les eaux souterraines, on constate pourtant dans certains cas une progression des produits issus de la dégradation des molécules interdites.
Reflet de pratiques évoluant selon les interdictions prononcées, le glyphosate et son métabolite l’AMPA sont très présents depuis le début des années 2000 dans les cours d’eau, remplaçant ainsi l’atrazine parmi les pesticides les plus quantifiés.Télécharger la publication au format PDF (taille : 11.3 Mo)