Ce sont pas moins de 3 500 projets qui ont été présenté par des jeunes de moins de vingt ans devant une trentaine de jurys nationaux, chacun de ces jurys devant alors choisir son candidat au prix international Stockholm Junior Water Prize (SJWP). En France, le jury présidé par Nathalie Chartier-Touzé, déléguée générale du Partenariat français pour l'eau ( PFE), et auquel participent Hydroplus, la F3E, ITT, Veolia Eau, le ministère de l'Écologie, les agences de l'eau Seine-Normandie et Artois-Picardie et plusieurs associations, a décerné, en mai, quatre prix dans autant de catégories avant de choisir son candidat national
QUATRE CATÉGORIES
C'est ainsi que le prix « techniques innovantes » a été remis au projet Batikéco, qui a conduit les élèves du lycée Louis-Vincent de Metz (Moselle) à mettre au point un dispositif de traitement des bains usagés de teintureries de batik de Yako, au Burkina Faso. Le prix « actions de terrain » a été attribué au lycée professionnel Hector-Guimard de Paris, pour la conception et l'installation d'une structure de récupération d'eau de pluie dans un jardin partagé de Paris. Le prix « mobilisation d'un public » est revenu au lycée de la mer et du littoral de Bourcefranc-le-Chapus (Charente-Maritime) pour son documentaire sur les enjeux liés à la gestion de l'eau de la Seudre et sur l'avenir de l'ostréiculture. Enfin, le prix spécial du jury a été remporté par le projet Burkin'action du lycée Antoine de Saint-Exupéry de La Rochelle (Charente-Maritime) pour une opération de coopération décentralisée également avec le Burkina Faso.
PROJET SCIENTIFIQUE
Conscient de la nécessité de présenter un projet scientifiquement bien construit, le jury français a choisi le dossier Batikéo pour tenter sa chance à Stockholm. Les trois lycéens avaient testé plusieurs procédés de traitement des eaux usées de teintureries avant de porter leur choix sur un réacteur photocatalytique et un dispositif de coagulation-floculation sur sulfate de magnésium, ayant l'avantage d'être efficace, peu coûteux et simple d'utilisation. L'équipement correspondant va être construit par la société Frans Bonhomme, testé au lycée avant de partir au Burkina Faso où les lycéens formeront les artisans à son utilisation. Ce projet s'inscrit dans une démarche de coopération internationale.
Si l'enthousiasme du jury français était grand, Batikéco n'a pas réussi à faire basculer le jury suédois. Ce sont en effet deux jeunes Canadiens qui ont été récompensés pour avoir mis au point une nouvelle méthode permettant de décomposer les déchets plastiques en polystyrène expansé que l'on peut retrouver dans l'eau. Cette dégradation est réalisée à l'aide de micro-organismes et d'enzymes, pour un coût limité. « Le polystyrène expansé est une menace réelle pour l'environnement puisqu'il contribue à la propagation de toxines telles que le styrène et le bisphénol A dans nos eaux. Nous espérons que notre méthode sera largement utilisée et améliorera la qualité de l'eau dans le monde », ont déclaré les lauréats.