Lorsqu'en 2006 le Syndicat intercommunal de valorisation des ordures ménagères (Sivom) de la Saudrune, en Haute-Garonne, envisage d'installer un système de radiorelève de ses compteurs d'eau, il existe en France encore peu de réalisations. Disposant d'un parc de 12 000 compteurs répartis sur les quatre communes, le syndicat décide alors de travailler avec Actaris (devenu depuis Itron), via un appel d'offres. À cette époque, la relève des compteurs d'une commune mobilise quatre à cinq personnes pendant un mois ! Le syndicat choisit de commencer à équiper les 1 000 à 1 500 compteurs difficiles d'accès en radiorelève. Puis, en 2009, un projet pilote de télérelève fixe est lancé sur la commune de Seysses, en tentant d'intégrer toutes les difficultés rencontrées sur le terrain pour les compteurs : murs épais, caves, regards béton, plaques de fonte, installations en hauteur de bâtiments, lotissements concentrés ou peu concentrés... Il s'agit aussi de déterminer le meilleur emplacement pour poser les collecteurs de données, la transmission entre le concentrateur et le poste central se faisant par GSM. Les collecteurs sont posés sur les candélabres ; pour cela, une convention tripartite est signée entre le Sivom, la commune et le syndicat départemental d'électrification. Au total, le pilote comprend un concentrateur, 17 collecteurs et 70 compteurs posés dans deux rues. Un autre déploiement a été réalisé dans une ZAC, avec 10 collecteurs et entre 30 et 40 compteurs de différents diamètres. UN CHANGEMENT DE PÉRIMÈTRE « Aujourd'hui notre site pilote comprend 250 compteurs. Notre bilan est bon : on obtient 100 % de relève effective sur une commune et 98 à 99 % de relève sur une autre (perturbations dues à des voitures garées) », explique Frédéric Bonnes, responsable eau du Sivom de la Saudrune. En revanche, un événement vient perturber le déploiement du projet : au 1er janvier 2009, deux communes sont sorties du Sivom de la Saudrune pour intégrer la communauté urbaine du Grand Toulouse. Le périmètre de ce projet se limite désormais aux deux communes restantes. « Cette année, nous avons passé un nouvel appel d'offres pour changer l'ensemble des compteurs. Ceux qui étaient équipés pour la radiorelève vont pouvoir évoluer facilement vers la télérelève fixe. C'est l'avantage des produits Itron : il suffit juste de changer la "cyble", souligne Frédéric Bonnes, qui met l'accent sur un autre intérêt du système Everblue d'Itron : « La durée de la pile est optimisée car le système radio ne s'allume que lors de l'envoi d'informations vers le poste central. De 6 heures du matin à minuit, il est en veille. À 1 heure du matin, il écoute et attend qu'on l'interroge. » À terme, un des objectifs clés de la télérelève est de baisser de 1 à 2 % le taux d'impayés (compris actuellement entre 5 et 7 %). L'usager sera averti (gratuitement) en cas de fuites et se verra proposer un service payant de suivi de la consommation sur Internet. Le coût du déploiement (infrastructure radio et de gestion) est estimé entre 10 et 12 euros de plus par point de comptage sur dix ans, avec une durée de vie des compteurs de quinze ans. Le projet de déploiement (5 000 compteurs, 300 à 500 collecteurs et 4 à 6 concentrateurs) doit être voté par les élus. La télérelève aura ensuite une autre mission : participer à l'amélioration des rendements des réseaux, en faisant remonter les informations des compteurs de sectorisation.