Vénérable barbe blanche de père Noël et air bonhomme ne doivent pas porter à confusion. À 54 ans, Pierre-Alain Roche présente un parcours sans faute de haut fonctionnaire. Parisien d'origine, il est diplômé de l'École polytechnique et de l'École nationale des ponts et chaussées, qu'il n'a jamais vraiment quittées. Il y enseigne toujours l'hydrologie et a créé un cours de gestion des ressources en eau en 2000. Celui-ci fera d'ailleurs l'objet d'un ouvrage fin 2010. Il prépare également pour la fin de l'année la publication d'un autre livre intitulé Peurs et plaisirs de l'eau, coécrit avec Bernard Barraqué du CNRS. « C'est un regard croisé sur l'eau, à la fois psychologique, philosophique et sociologique », confie-t-il.
Tout au long de sa carrière, un fil conducteur l'a guidé : l'eau. « J'ai toujours gardé un pied dans l'eau » plaisante-t-il. « C'est un sujet multifacettes, attirant par sa diversité. » Il est passé du BRGM au ministère de l'Environnement, à la DDE (Gironde, Aube) et a dirigé l'agence de l'eau Seine-Normandie entre 1998 et 2004. Depuis 2008, il est directeur adjoint du conseil général des Hauts-de-Seine, responsable du pôle aménagement du territoire. Il y travaille notamment sur la requalification urbaine des bords de Seine. De ce long parcours, il retient comme moment fort sa participation aux Objectifs du millénaire. « Nous avons remis à l'agenda des questions de santé publique mises de côté comme l'assainissement. » Il évoque également des changements culturels : la nouvelle logique de la DCE, la préparation au risque inondation (Previrisq, Shapi), la compréhension de la dynamique fluviale. « Nous sommes très éloignés du déni de divagation des rivières. Oubliée dans les années 1980, l'idée est aujourd'hui passée dans les moeurs. »
En juin dernier, Pierre-Alain Roche a été élu nouveau président de l'Astee (association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement). « J'ai toujours été présent dans de nombreuses associations ( ASHF, Académie de l'eau, etc.) ; c'est un support d'échanges important pour les jeunes qu'il convient de faire vivre et perdurer. »
À ce titre, il entend agir sur trois priorités. Tout d'abord, développer les relations avec les collectivités locales, sous la houlette du vice-président Philippe Marest (DGA à Nantes). Un premier accord a déjà été passé cet été avec l'Aitf , un second sera signé avec l'Acuf d'ici à la fin de l'année. « L'Astee a toujours eu un rôle de relais technique ; il s'agit de le renforcer auprès des autorités délégantes pour accroître leurs compétences, en mettant en place par exemple des indicateurs de qualité type benchmark. »
Ensuite, l'Astee souhaite renforcer ses liens avec les chercheurs en réanimant le comité recherche et le prix du même nom pour favoriser le dialogue avec l'opérationnel.
Enfin, et « ce n'est pas très original » s'excuse son président, l'association entend contribuer au forum mondial de l'eau de Marseille en 2012 et développer ses relations internationales. Gérard Payen, président d'Aquafed, est le vice-président en charge de ce sujet.