Les deux grandes tendances dans le secteur du traitement sont le reflet des exigences de la réglementation sur les nouveaux polluants et le marché croissant de la réutilisation. La préoccupation d'optimiser le traitement des polluants amène à des solutions de traitement compactes et au développement des solutions membranaires. Le bureau d'études BMES lance une unité compacte de traitement actif (Utac) qui contribue à rendre potable l'eau en réalisant deux traitements avec un seul et même équipement (filtration et désinfection UV). Avec un design épuré (moins de 50 cm de largeur), l'Utac s'intègre facilement dans les bâtiments pour des débits de traitement de 2, 3 ou 5 m3/h.
Parmi les autres techniques présentes, les procédés de désinfection par oxydation chimique sont également mis en avant. FMC Foret est un fabricant espagnol de produits chimiques, appartenant à l'Industrial Chemical Group, de FMC Corporation. Pour sa deuxième année de présence, il propose sur son stand la technologie OHP (oxydation humide par des peroxydes) fondée sur la génération des radicaux libres capables d'oxyder une grande majorité de composés organiques. L'OHP est spécialement adaptée aux effluents peu biodégradables, ou contenant des molécules toxiques. « En Espagne, nous comptons déjà vingt réalisations à notre actif. En France, notre premier contrat est en cours de signature avec un industriel de la chimie fine », se réjouit Jacobo Villagran, consultant environnement chez FMC Foret. Côté récupération, l'offre concernant les eaux de pluie s'étoffe. La société Graf Distribution, par exemple, lance cette année une cuve à enterrer étudiée pour les situations difficiles (nappe phréatique haute, terrain rocheux, fil d'eau réduit...). Cette cuve est destinée à l'arrosage des jardins ou pour l'habitat (toilettes ou lave-linge, par exemple). Enfin, d'une manière générale, la publication fin août de l'arrêté fixant les prescriptions sanitaires et techniques pour la réutilisation des eaux usées en irrigation et espaces verts met en exergue les capacités de traitement poussé des eaux usées.
LA TÉLÉGESTION S'ÉTEND AUX SATELLITES
Dans le même hall, le salon donne également la part belle à la détection de fuites. TD Williamson lance, par exemple, le premier corrélateur numérique utilisable sur canalisations de grandes tailles, l'Aquascan 610. Et toujours dans la gestion des réseaux, les innovations dans le domaine de la télégestion ne manquent pas. Une solution originale est présentée pour la première fois sur le salon par la société Satmos France. Créée en 2009 dans l'incubateur de l'agence spatiale européenne, Esa, aux Pays-bas, elle a mis au point une technologie satellitaire adaptée aux petits équipements pour un dialogue machine to machine. « La difficulté était de trouver un compromis entre la portée des signaux et le coût de mise en oeuvre », résume Odile Corbon, responsable développement commercial chez Satmos France.
La technologie est surtout adaptée aux sites isolés, en compétition avec les systèmes radio. La société compte déjà deux installations en France : la première sur une station d'eau potable, la seconde sur un château d'eau. Et comme, par définition, le satellite n'a pas de frontières, « nous comptons beaucoup sur Pollutec pour faire découvrir notre technologie auprès des autres pays européens, comme l'Espagne, le Portugal, l'Italie ou l'Allemagne », avoue Odile Corbon.