La filière de captage et stockage du CO2 (CSC) pourrait faire courir un risque aux ressources en eau, estime l'Ineris dans une étude publiée récemment, en raison des impuretés associées au CO2. L'étude a considéré deux voies d'exposition : ingestion d'eau ou inhalation.
Les impuretés sont de trois types : les impuretés primaires injectées avec le CO2 lors de la phase de captage (gaz comme le SO2, H2S, NOx, particules comme les HAP et les COV, métaux lourds...) ; les gaz présents dans le sous-sol (méthane, H2S...) et chassés par le CO2 lors de l'injection ; les impuretés secondaires issues de la perturbation de l'équilibre géochimique créée par l'injection du CO2 dans l'aquifère. L'étude, qui majore le risque pour l'homme et l'environnement, conclut que « parmi les scénarios étudiés, la fuite le long du puits d'injection est la plus probable, mais semble représenter un impact sanitaire faible. »
Toutefois, « des fuites de CO2 par une faille pourraient entraîner la contamination d'un aquifère d'eau douce dans des conditions spécifiques (surpression importante sur une longue durée, largeur de faille importante, teneur en impuretés injectées forte) ». Elle estime par conséquent que « les caractéristiques du réservoir de stockage doivent être analysées avec soin et des barrières de sécurité être envisagées dès la conception du projet, en préalable à toute décision sur le stockage ».