Avec 1 002 saisines, 174 dossiers recevables et 115 d'entre eux réglés grâce à son intervention, « la médiation de l'eau a prouvé son utilité », se réjouissait Marc Censi, médiateur, lors du bilan de la première année de l'institution le 24 mars 2011. « Un effort de communication reste à faire pour que le médiateur soit mieux connu, notamment dans le domaine de l'assainissement non collectif (ANC) », nuançait-il pourtant.
En un an, aucune saisine n'a en effet concerné l'assainissement, alors que le secteur connaît de nombreux soubresauts, résultant notamment de la mise en place des services publics de l'ANC (Spanc). Le montant de la facturation des contrôles effectués par les Spanc chez les particuliers, ainsi que leur fréquence, ont provoqué des controverses ces derniers mois, dont la médiation a donc été exemptée.
1 000 EUROS D'ABATTEMENT
Les dossiers dont elle a été saisie concernaient tous l'eau potable ; aucun ne portait sur la qualité de l'eau distribuée. Il s'agissait donc presque totalement de demandes relatives à la facture d'eau, et généralement à des surconsommations ou à des contestations de relevés. L'intervention du Médiateur a permis en moyenne un abattement de 1 000 euros sur la facture présentée au particulier. Les usagers victimes d'une fuite d'eau se sont en effet vus déduire la part assainissement de cette surconsommation, pratique courante.
Pour éviter de tels litiges, le médiateur recommande au gestionnaire du service d'aider l'usager à mieux suivre sa consommation, et à ce dernier de se pencher régulièrement sur son compteur.Autres conseils, pour les gestionnaires : mieux rédiger la partie descriptive des éléments constitutifs d'un branchement dans le règlement de service. Et côté abonnés : lire ledit règlement...
Le bilan a aussi révélé que sur les 140 dossiers effectivement traités par le médiateur, seuls quinze concernaient des régies. Les plaintes ne concerneraient-elles que les groupes privés ?
UN RÔLE PARFOIS IGNORÉ
En réalité, alors que les dix-sept entreprises privées qui gèrent des services d'eau et d'assainissement en France se sont engagées à communiquer sur l'existence du médiateur et à faciliter son intervention, il n'en est pas de même pour les régies(1). Si certaines d'entre elles ont reconnu le rôle du médiateur, d'autres ont refusé de lui communiquer les éléments permettant de régler le différend pour lequel il avait été saisi. « Ce ne peut être qu'une incompréhension, qu'il faudra lever », note Marc Censi.
La communication sera donc le maître mot de l'année à venir. La saisine par Internet, possible très bientôt, devrait à tout le moins faciliter son accès.