Les ressources en eau de l'Algérie sont limitées et inégalement reparties, et cette situation a été aggravée par une décennie de sécheresse. Face à ce constat, l'État algérien a lancé en 2006 le « programme d'appui au secteur des ressources en eau », afin d'améliorer la satisfaction des consommateurs et la qualité des services d'eau, de protéger la ressource et de développer l'économie de l'eau. Doté de 26 millions d'euros, ce programme a été financé par l'Algérie et, en grande partie, par la communauté européenne.
La première étape a consisté à réactualiser le Plan national de l'eau (PNE) afin de le rendre opérationnel à l'échelle du territoire ainsi que des régions hydrographiques. Un audit a été effectué pour évaluer les besoins et les ressources en eau ainsi que l'architecture du système d'information du PNE. Le cadre réglementaire, juridique et financier a aussi été consolidé.
Dans le cadre de la loi sur l'eau de 2005, 19 textes d'application ont été publiés au Journal officiel, 13 textes étant en attente. Un plan de communication et une grande enquête nationale ont été lancés, et le ministère s'est doté d'un système d'information performant, qui permet à tous les acteurs de communiquer et de partager l'information à travers tout le territoire.
Pour mener à bien ce projet, une équipe d'experts regroupés dans l'Unité d'appui au programme (UAP) a été constituée ; elle est dirigée par le cabinet Safege. « Outre leur rôle d'assistance technique, les membres de l'UAP ont aussi participé à la formation du personnel local. 150 cadres ont, par exemple, suivi des cours sur les fondamentaux du management public dans le secteur de l'eau », détaille Emmanuel de Clermont Tonnerre, directeur de Safege Algérie. Cette équipe, en étroite collaboration avec les décideurs algériens, a sélectionné des outils dynamiques de gestion et d'aide à la décision ainsi que des systèmes d'alerte pour mieux gérer la ressource en eau. Des tests sur des cas concrets ont été réalisés, comme dans le bassin-versant de la Mekerra où un système d'alerte au risque d'inondation a été mis en oeuvre.
Devant être terminé au 30 juin 2011, ce premier programme large et transversal a ainsi posé les bases d'une nouvelle politique de l'eau. Nécessitant encore la signature de la convention entre l'Europe et l'Algérie, un deuxième programme devrait suivre afin de développer, plus précisément, les actions déjà entreprises et d'aborder la problématique assainissement.