Edelweiss, la nouvelle station d'épuration du Havre (Seine-Maritime), a été inaugurée le 18 octobre 2011. C'est l'un des premiers sites français à s'affranchir des coffrets de commande locale. Ils sont remplacés par des postes de conduite connectés à la supervision centrale : huit postes déportés, un poste nomade (PC portable) qui peut être relié à l'une des dix connexions disséminées sur la station et trois tablettes numériques portables connectées par Wi-Fi.
SUPERVISION NOMADE
« Prenons un exemple : l'opérateur doit effectuer une maintenance sur les aéroflots d'un dessableur. À l'aide de la tablette numérique, l'opérateur accède à l'outil de supervision de la station, en l'occurrence le logiciel Topkapi d'Areal. Il peut diriger le moteur qui commande le pont dessableur, afin de déplacer ce dernier au-dessus des aéroflots sur lesquels il doit intervenir. Et il a aussi accès à l'ensemble des informations et commandes de la station », décrit Julien Oger, responsable du volet automatisme chez Degrémont, constructeur des traitements eau et boues de la station.
L'une des exigences du maître d'ouvrage, la Communauté de l'agglomération havraise ( Codah), était la sûreté de fonctionnement de la station. Si le réseau Wi-Fi ne fonctionne pas, les équipements sont commandés depuis le poste central de supervision ou l'un des postes déportés. Par ailleurs, deux systèmes de supervision redondants ont été mis en place.
PLUIE DÉCENNALE
La station (322 000 EH par temps sec, 415 000 EH par temps de pluie) présente d'autres particularités. Par temps de pluie, lorsque le débit devient supérieur à 2 m3/s, un décanteur lamellaire Densadeg de Degrémont assure un traitement physico-chimique, puis une décantation accélérée. « Toutes les eaux générées sur notre territoire par une pluie décennale peuvent ainsi être traitées », garantit Gérard Tannière, directeur eau et assainissement de la Codah. En outre, le débit entrant est régulé par des bassins de rétention construits par la collectivité dans le cadre d'un plan de lutte contre les inondations de 200 millions d'euros lancé en 2005. Ces investissements doivent permettre au Havre de protéger sa baie et d'atteindre les objectifs de la DCE.