Il manquera 9 millions de mètres cubes d'eau en 2025 en Vendée ! L'estimation du schéma départemental d'alimentation en eau potable impose au syndicat départemental de production et de distribution d'eau potable, Vendée Eau, de se préparer. D'une part, en réduisant le déficit annoncé à 4 millions de mètres cubes par l'adoption de solutions volontaristes (économies d'eau, optimisation des transferts...). Et, d'autre part, en recherchant de nouvelles ressources pour couvrir les 46 millions de mètres cubes consommés par an. Mais l'abandon du projet de barrage sur l'Auzance, jugé non conforme à la directive-cadre sur l'eau en juin 2011, a bouleversé les plans de Vendée Eau, contraint à élaborer une nouvelle stratégie.
À court terme, le syndicat renforcera ses interconnexions. À moyen terme, d'ici à 2017, il pourrait stocker provisoirement la ressource dans d'anciennes carrières. Enfin, à long terme, d'ici à 2030, il envisage une usine de dessalement d'eau de mer par osmose inverse. « C'est une solution pour diversifier notre approvisionnement alors que nous dépendons aujourd'hui presque exclusivement de l'eau stockée dans nos barrages. Or, le cycle de remplissage de ces ouvrages est très influencé par le climat. Nous avons déjà été confrontés à des hivers secs successifs qui n'assurent plus le remplissage. Le dessalement de l'eau de mer nous permettra de nous affranchir du risque lié au changement climatique », souligne Bernard Loubies, directeur de Vendée Eau.
Créé au printemps 2011 avec le conseil général et le syndicat départemental d'énergie et d'équipement de la Vendée (Sydev), le syndicat mixte d'études pour la création d'une usine de dessalement en Vendée a lancé, en février dernier, une étude de faisabilité avec le cabinet Merlin. La première phase de dix-huit mois est consacrée au choix d'un site entre les Sables-d'Olonne et Bouin. L'installation est prévue pour 20 000 m3/jour, susceptible d'évoluer vers 40 000 m3/ jour, soit un investissement estimé à 90 millions d'euros. Au maximum de sa capacité, l'usine couvrirait 50 % de la production hivernale actuelle du syndicat. « En principe d'ici à deux ans, nous aurons réservé ou acquis un site », précise Bernard Loubies.
Dans une deuxième phase, Vendée Eau et le Sydev se pencheront sur le volet énergétique de l'étude. Le dessalement dévore entre 4 à 5 kW par mètre cube d'eau produit, à comparer au 0,7 kW d'une usine de potabilisation. « Il nous a paru important d'intégrer des mesures énergétiques compensatoires, via le développement d'une production d'énergie renouvelable construite sur le futur site ou dans le département. Toutes ces solutions seront chiffrées dans notre étude », confirme le responsable.