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Programmer des bureaux à énergie positive

LA RÉDACTION, LE 1er JANVIER 2014
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Se poser les bonnes questions  C onstruire un bureau basse consommation est aujourd'hui la norme. La dépasser pour s'approcher des exigences de la réglementation thermique de 2020, c'est se lancer dans l'aven­ ture du bâtiment à énergie posi­ tive (Bepos), qui produit suffi­ samment d'énergie renouvelable pour couvrir ses faibles besoins. « Il n'existe pas encore de définition réglementaire du Bepos », rap­ pelle cependant Maeva Tholance, au service bâtiment de l'Ademe. Mère du célèbre BBC, l'associa­ tion Effinergie en proposait pour la première fois une précise, début 2013. Dans ces bâtiments, le total des énergies primaires entrantes non renouvelables doit être inférieur aux énergies primaires sortantes, avec un écart variable selon la zone géographique. Cette définition a l'avantage de couvrir tous les usages d'un bâtiment et pas seulement les cinq légalement pris en compte : chauffage, refroi­ dissement, éclairage, eau chaude sanitaire et auxiliaires (pompes, ventilateurs…). Elle a par ailleurs vocation à s'élargir à l'îlot ou au quartier, comme le préfigurent déjà plusieurs démonstrateurs du smart grid. Le sujet est complexe et l'objectif pas évident à atteindre. Le maître d'ouvrage doit donc se poser les questions clés dès le début de son projet. « Les comman di taires sont très souvent incapables de mettre sur pied un programme digne de ce nom et pensent pouvoir se passer des compétences d'un énergéticien », regrette Alain Garnier, gérant du bureau d'études Garnier Énergie & Fluides qui, après avoir publié un ouvrage sur l'habitat à énergie positive, s'apprête à réci­ diver en 2015 pour le tertiaire. Plus que jamais, le maître d'ou­ vrage doit donc faire travailler ensemble, dès les premiers coups de crayon, architectes et bureaux d'études, et aller chercher les compétences absentes dans ses rangs. « Il faut aborder les points suivants dans l'ordre : diminution des besoins énergétiques, systèmes performants de chauffage, d'échange et de production d'énergie, et anticipation de l'entretien et de la maintenance », préconise Patrick Nossent, président de l'organisme certificateur Certi­ vea. La diminution des besoins demande d'abord une concep­ tion simple, basée sur les grands principes bioclimatiques qui jouent sur les différentes proprié­ tés des matériaux de construc­ tion (inertie, contenu en énergie grise…), excluent le recours à des technologies trop complexes et prennent en compte les usages futurs du bâtiment. « Surtout pour des bureaux où les apports internes sont importants. Il faut partir de l'usager et de ses besoins et arriver à une optimisation fine de l'enveloppe, notamment pour éviter la surchauffe en été. Pour cela, le maître d'ouvrage peut fixer des plafonds de consommation en kilowattheures par mètre carré et par poste (production de chaud ou de froid, éclairage…) ou encore un débit maximal de renouvellement d'air », préconise Michel Raoust, gérant du bureau d'études Terao et vice-président de l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti (Iceb). Du côté de la production d'énergie, notons que sur les 207 opérations Bepos (dont 119 livrées) identifiées en juin 2013 par l'Ademe, toutes recouraient au photovoltaïque, associé à une autre source renouvelable pour plus de la moitié. « On se précipite souvent sur les solutions solaires, un peu passe-partout. L'étude, obligatoire, de faisabilité des approvisionnements en énergie ne doit pas être réalisée a minima. Elle permet d'identifier la source la mieux adaptée à l'opération. En fonction du site, la géothermie peut s'avérer être une excellente solution », observe Patrick Nossent. « C'est une question de bon sens, rebondit Guillaume Parisot, directeur innovation de Bouygues Immobilier. Nous avons choisi la cogénération à partir d'huile végétale pour le Green Office de Meudon car nous avions identifié une source d'approvisionnement proche. À Bordeaux, en revanche, c'est la cogénération au bois qui s'est imposée. » Autre question fondamentale : comment anticiper l'entretien et la maintenance de la ventilation, des systèmes de chauffage ainsi que de produc­ tion d'énergie dont on sous­ estime trop souvent l'influence sur le rendement ? Le plus simple est avant tout de choi­ sir des solutions exigeant peu d'interventions et de conclure des contrats de maintenance, notamment pour la VMC double flux. Mieux vaut ensuite prévoir un passage de témoin entre constructeur et exploitant ou, mieux, associer ce dernier à la conception de l'ouvrage. « Il faut redonner ses lettres de noblesse au commissionnement. Il n'est pas idiot de s'appuyer sur une société extérieure pour aider le maître d'ouvrage à réceptionner ses installations », plaide Michel Raoust. Bouygues Immobilier a ainsi associé Bouygues Énergies et services à la conception du Green Office Meudon. « En mai 2012, nous rendant compte de la valeur ajoutée apportée, nous avons créé, avec Schneider Electric, une coentreprise spécialisée dans la garantie de performance énergétique : Aveltys », retrace Guillaume Parisot. Pari gagné puisque l'immeuble a consommé 70,8 kWh/ m² lors de sa première année de fonction­ nement pour une production de 76,9 kWh/m² (sur neuf usages, hors restaurant d'entreprise et salle informatique). « Ce premier Green Office est équipé de plus de 20 000 capteurs ! Cela implique un changement déterminant dans notre métier. Jusqu'à présent, nous restions aveugles quant à l'usage de nos bâtiments. Désormais, ces retours nous fournissent des pistes pour améliorer leur conception », conclut le directeur de l'innovation. l


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