I nsérer dans l'emploi des jeunes de 16 à 25 ans qui en sont éloignés. C'est le but du dispositif Emplois d'avenir lancé en 2012. Pour cela, l'État aide les employeurs à hauteur de 35 % du Smic brut pour le secteur marchand et à 75 % si l'employeur appartient au secteur public. Suez Environnement a ainsi lancé le recrutement de trente emplois d'avenir dans le cadre d'une opération locale. « En Aquitaine, nous avons créé il y a un an et demi la Maison pour rebondir, une structure pour l'accompagnement des personnes loin de l'emploi. Nous y avons naturellement intégré les emplois d'avenir. Elle sert de laboratoire avant le développement du dispositif ailleurs en France », explique Laurence Malcorpi, directeur de la diversité et du développement social chez Suez. Car mettre en place des emplois d'avenir ne s'improvise pas. Cela nécessite la désignation d'un tuteur en interne et la mise en place d'un plan de formation personnalisé pour des jeunes sans qualification. « Ce dispositif permet de former directement des jeunes à nos métiers spécifiques », détaille Frédéric Henrion, directeur des ressources humaines de Lyonnaise des eaux qui présage un développement rapide du dispositif. « En région, nous sommes encouragés par les collectivités à participer à l'effort local. Tous les appels d'offres incluent aujourd'hui des clauses d'insertion ou des notions de responsabilité sociale des entreprises (RSE). » Lyonnaise a déjà recruté treize personnes : des techniciens de réseau, des laborantins ou encore des secrétaires dans les structures relevant d'une délégation de service public afin de bénéficier d'un taux d'aide à 75 %. Du côté de l'EPTB Seine Grands Lacs, sept contrats de trois ans ont été signés, dont cinq postes d'agents chargés de l'entretien écologique des espaces naturels. « C'est le cœur de notre activité et c'est un domaine où nous pouvons mettre en place un large panel de formations : sensibilisation à l'utilisation des produits phytosanitaires, conduite d'engins, etc. », explique Pascale Agnès en charge du dossier à l'EPTB. L'organisme est étroitement accompagné dans sa tâche par la mission locale qui suit les jeunes. « L'objectif est qu'ils deviennent autonomes dans leur emploi pour dans l'idéal les recruter ou qu'ils puissent au moins postuler aux concours de la fonction publique », ajoute-t-elle. Le tutorat constitue pour l'EPTB, la grande réussite du dispositif. « Nous avons intégré les tuteurs dès le processus de recrutement, ce qui leur a permis de mieux s'investir. » Enfin, si l'État finance à 75 % les contrats gérés par des entités publiques, certains employeurs peuvent aussi bénéficier d'aides des agences de l'eau pour des activités entrant dans le cadre du 10e programme. Par exemple, Adour-Garonne propose une aide de 3 600 euros par an. Sur Seine-Normandie, une fois l'aide d'État déduite, l'agence peut financer pour moitié le reste du poste.