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Polluants chimiques : l'Ineris et l'OFB dévoilent les résultats de la surveillance de nouvelles substances

Par A.A. Publié le 22 octobre 2021.
Polluants chimiques : l'Ineris et l'OFB dévoilent les résultats de la surveillance de nouvelles substances
Le bassin Rhin-Meuse est relativement contaminé par le paracétamol et la carbamazépine. Crédits : Holger Schué/Pixabay
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Selon deux études réalisés par l’’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et l’Office français de la biodiversité (OFB), les milieux aquatiques seraient exposés aux résidus chimiques issus de produits de grandes consommation. Néanmoins, la majorité des contaminants organiques évalués « ne présentait pas de dépassements de seuils écotoxicologiques ».

Les polluants chimiques n’épargnent pas les milieux aquatiques ! C’est ce qui ressort des deux exercices de surveillance de contaminants chimiques dans l’eau, réalisés par l’Ineris, et l’OFB avec le concours des agences de l’eau autour du dispositif SPAS (substances pertinentes à surveiller) sur la période 2016-2021 et le dispositif EMNAT (contaminants émergents nationaux) mené en 2018 sur des composés biocides et tensio-actifs. « Ces deux études confrontent le constat de la présence à large échelle de résidus chimiques de produits de grande consommation dans les milieux aquatiques », fait savoir l’Ineris.

Les concentrations environnementales ont été évaluées sur plus de 1600 sites de rivières françaises entre 2016 et 2018. Principales conclusions : la majorité (122 sur 141) des contaminants organiques suivis lors des deux exercices de surveillance « ne présentait pas de dépassements de seuils écotoxicologiques », peut-on lire. Les 19 contaminants restants sont principalement composés de résidus de détergents (95 %), à 40 % d’insecticides, jusqu’à 25 % d’herbicides, et 20 % de médicaments. Les impacts chroniques ou des effets sub-létaux de ces contaminants « sur les populations ne peuvent pas être exclus sur un nombre de sites plus important ».

Toutefois, sur certains sites plus contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) « peuvent dépasser de 10, voire de 100 fois les valeurs seuils d’impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale ».

Pas de dépassements de seuils écotoxicologues

1,78 million de données ont été extraites de la base de données Naïades sur la qualité des eaux de surface en France. Ces données correspondaient à la surveillance de 102 substances sur 103, réparties en 10 familles ou catégories d’usage, sur les supports « eau » et « sédiments », en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), sur 1609 stations du réseau de contrôle de surveillance mis en place au titre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

Les indicateurs d’alerte, déterminés par calcul en comparant les concentrations des substances aux PNEC associées (concentrations prédites sans effet correspondant à des seuils écotoxicologiques), ont permis « d’estimer la criticité du dépassement de celles-ci (fréquence et degré de dépassement) ».

Les résultats en matière de fréquences de quantification dans les eaux de surface à l’échelle des bassins, indiquent de probables contaminations spécifiques relatives aux substances suivantes :
 
- Artois-Picardie : le molybdène, le sélénium, la propyzamide, le lénacile, tous les médicaments sauf l’ofloxacine, le paracétamol, la carbamazépine époxyde, l’estrone, et le bisphénol A ;
- Adour-Garonne : le métolachlore et le diisobutyl phtalate ;
- Loire-Bretagne : le titane, le thallium, le béryllium, les cyanures libres, les métabolites du métolachlore et la carbamazépine ;
- Rhin-Meuse : le paracétamol et la carbamazépine ;
- Seine-Normandie : l’atrazine déisopropyl, l’atrazine 2-hydroxy-déséthyl, la diméthénamide, la propyzamide, et l’acide perfluoro-n- hexanoïque.

Selon le bilan, les métaux, métalloïdes et minéraux « ont été les substances les plus fréquemment quantifiées dans l’eau et dans le sédiment », aussi bien en Métropole que dans les DROM. « Sur la base des données de surveillance de la période 2016-2018 et des PNEC disponibles, seule la présence d’une substance dans le milieu aquatique semble très critique au regard du dépassement de la PNEC (fréquence spatiale de dépassement de la PNEC > 50 % et degré de dépassement de la PNEC > 100) : il s’agit du sélénium dans le sédiment, en Métropole et dans les DROM », précise l’étude.

Ces résultats contribueront à l’exercice de priorisation des substances réalisé à l’échelle nationale pour l’actualisation des listes de substances à surveiller de façon réglementaire dans les eaux de surface françaises. Cela permettra de définir pour le prochain cycle de surveillance les substances à intégrer la liste des polluants spécifiques de l’état écologique (PSEE), celles à maintenir en tant que SPAS et les substances à retirer de la liste des SPAS.

Substances fortement critiques

La deuxième étude apporte une analyse sur les résultats de la campagne 2018 de surveillance des substances d’intérêt émergent dans les eaux de surface (continentales et littorales) et les eaux de rejets (eaux de sortie et boues liquides de station d’épuration) dite « émergents nationaux 2018 » ou EMNAT 2018, mise en place et pilotée par l’Ineris.

Au total, 49 substances : 32 biocides utilisés dans des produits de protection du bois, des désinfectants et antiseptiques ou des répulsifs ; 17 surfactants retrouvés dans les produits de lavage, de nettoyage et cosmétiques, ont été suivies lors de cette campagne, avec environ 14.000 données d’analyses collectées.

Les substances fortement critiques dont la fréquence spatiale de dépassement (qui se réfère à un nombre de stations) de la PNEC était supérieure à 35 %, et/ou le degré de dépassement de la PNEC était supérieur à 100, sont :
 
- les LAS C11, C12 et C13, le fipronil et la méthylisothiazolinone dans les échantillons d’eau de la métropole ;
- les LAS C12 et C13, le stepanquat GA (C18), le fipronil, l’octylisothiazolinone, et la méthyl-nonyl-kétone dans les échantillons de sédiment de la métropole ;
- les LAS C11, C12 et C13 dans les échantillons d’eau des DROM ;
- les LAS C12 et C13 et la méthyl-nonyl-kétone dans les échantillons de sédiment des DROM.

Les substances moyennement critiques dont la fréquence spatiale de dépassement de la PNEC était comprise entre 7 et 35 % et/ou le degré de dépassement de la PNEC était compris entre 10 et 100, sont :
 
- le LAS C10, et les 1- et 2-laureth sulfate dans les échantillons d’eau de métropole ;
- le LAS C11, le 1-laureth sulfate, le stepanquat GA (C16) et la bifenthrine dans les échantillons de sédiment de métropole ;
- le LAS C10, le triton X-100 et le fipronil dans les échantillons d’eau des DROM ;
- les LAS C10 et C11, le triton X-100, la bifenthrine, le fipronil et l’octylisothiazolinone dans les échantillons de sédiment des DROM.

Par ailleurs, l’ensemble de ces travaux menés par l’Ineris dans le cadre d’un contrat de recherche avec l’OFB et l’appui technique d’Aquaref, contribuent à l’avancée des connaissances sur la pollution des milieux aquatiques. Ces exercices d’évaluation permettront d’éclairer les évolutions réglementaires concernant la surveillance des substances chimiques, notamment celles relatives à la mise en œuvre de la Directive cadre européenne sur l’eau (DCE).
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