La filière hydrogène achoppe sur la production puisque la méthode la plus simple, l'électrolyse, est elle-même consommatrice d'énergie. Cependant, des projets de couplage d'une énergie renouvelable et de l'électrolyse se développent. Une des dernières idées en date est celle d'un ingénieur à la retraite, Jean Cunin, qui propose de concevoir des unités de production et de conditionnement d'hydrogène utilisant la micro-hydraulique. Le brevet prévoit de relier une turbine classique alimentée par un petit cours d'eau à son bloc autonome générateur d'hydrogène (BAGH). Celui-ci, à partir d'un adaptateur de vitesse, gère une génératrice de courant, utilisé en continu par l'électrolyseur pour produire l'hydrogène, et une pompe à haute pression (à colonne d'eau) pour refouler l'hydrogène produit à 150 bars dans des bouteilles de stockage. La technologie d'électrolyse prévue au départ est classique, mais Jean Cunin envisage d'utiliser les nouvelles générations d'électrolyseurs à membranes en développement à la CETH pour fiabiliser l'unité et gagner encore en compacité. Le potentiel de ce procédé n'est en tout cas pas négligeable. On estime à environ 100 000 le nombre de sites en France où la micro-hydraulique pourrait reprendre ses droits comme c'était le cas au XIXe siècle avec les petits moulins. Cela représenterait environ 40 MW, inexploitables économiquement pour le réseau électrique, et une production potentielle d'hydrogène d'environ 5 millions de mètres cubes par jour (48 m3/j pour un site de 15 CV), soit un peu plus de 1,6 million de litres d'essence par jour. Cette remise en route des moulins aurait en outre un intérêt pour la régulation des cours d'eau et la restauration de certaines zones humides.