Pour les utilisateurs de fours à haute température (métallurgie, verrerie), la question des oxydes d'azote est cruciale car la pression réglementaire est forte. Ces secteurs sont donc à l'affût de méthodes pour les réduire en amont, tout en maintenant un haut rendement énergétique du four grâce à la récupération de la chaleur des fumées. La combustion sans flamme est une des voies expérimentées. Il s'agit d'un régime de combustion où les injections du combustible, souvent du gaz naturel, et de l'air se font de manière séparée et relativement éloignée dans le four.
Ainsi, quand combustible et comburant se rencontrent, les gaz brûlés inertes qui circulent à haute température vont diluer les deux gaz entrants, entraînant une oxydation sans pic de température. Tous les oxydes d'azote dits thermiques ne sont plus produits et le rendement énergétique reste identique (80 %). Cette approche pourrait même permettre d'augmenter la puissance du four, laquelle était limitée par la chaleur de flamme. À Rouen, le laboratoire Coria (Complexe de recherche interprofessionnel en aérothermochimie), antenne du CNRS, travaille sur ce phénomène pour en comprendre les paramètres. Il dispose d'un pilote pour mieux définir la géométrie du four et du brûleur afin de garantir le maintien de ce régime de combustion, et ce, pour différents combustibles. L'idée est d'étudier les variations entre méthane et hydrogène, mais aussi de trouver le moyen d'appliquer ce principe à des chaudières industrielles à plus
basse température.