Le refuge du col de Sarenne, près de l'Alpe-d'Huez (38), serait « le premier bâtiment à énergie positive en Europe à plus de 2 000 m d'altitude », selon Fabrice André, l'ingénieur qui l'a reconstruit en 2003 selon des normes HQE et avec des bois récupérés de la tempête de 1999. Son maître mot : la complémentarité. La chaleur provient à 70 % de l'énergie solaire et le reste d'une chaudière à combustion de 65 kW qui, tout en limitant les rejets, brûle le méthane rejeté lors de la fermentation des matières organiques. L'électricité est produite par une microcentrale hydroélectrique, mais aussi par 25 m2 de panneaux photovoltaïques et une éolienne, couplés à un hydro accumulateur de 900 litres.
Dans le refuge, l'eau est microfiltrée avant et après utilisation, les déchets triés et le jardin bio... Une équipe de sept personnes, dont trois à demeure, travaille à l'accueil d'un public de vacanciers et de professionnels. Le gîte, dont le refuge ne représente que 10 % de l'activité, est spécialisé dans la veille technologique sur les énergies renouvelables, le conseil et le partenariat avec des entreprises comme Hertl, Sonnekraft, Schneider ou Spie Batignolles. « À 2 000 m d'altitude, un vent soufflant souvent à plus de 100 km/h et 300 jours de soleil par an, les conditions sont idéales pour tester de nouveaux matériels. »
Seule faille : les transports. Le ravitaillement du gîte nécessite un véhicule d'expédition polaire en hiver et un 4 x 4 l'été, voire exceptionnellement un hélicoptère.